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« Ciblons les mesures sur les spéculateurs potentiels », plaide Airbnb

Le projet de loi voté fin janvier par les députés entend réduire la réduction d’impôt dont bénéficient les revenus des logements de type Airbnb. Mardi, le texte arrive devant le Sénat. La plateforme de location appelle à préserver « l’accueil touristique occasionnel ».

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Clément Eulry, directeur d'AirBnb France et Belgique, le 21 mai 2024 sur franceinfo.  (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

«Ciblons les mesures sur les spéculateurs potentiels» et préservons « accueil touristique occasionnel » qui est « un pouvoir d’achat supplémentaire dans l’écrasante majorité des cas », » a argumenté mardi 21 mai sur franceinfo Clément Eulry, directeur d’Airbnb France et Belgique. Les députés ont voté en première lecture le projet de loi porté par une députée socialiste des Pyrénées-Atlantiques, Iñaki Echaniz, et une députée Renaissance du Finistère Annaïg Le Meur. Ce texte vise à rééquilibrer la part des meublés de tourisme et des hébergements traditionnels dans certaines régions où trouver un logement de longue durée devient de plus en plus compliqué. Le Sénat se saisit du texte mardi.

Clément Eulry réclame « préserver les locations occasionnelles et en même temps trouver un équilibre dans les domaines où cela est nécessaire ». Il rappelle l’impact économique de la location touristique en France. «C’est un véritable poumon économique pour les Français et pour les territoires en France»il a dit. « 25 000 communes » héberger des locations Airbnb. C’est « 43 000 euros d’impact économique positif et 360 000 emplois soutenus et créés »a-t-il précisé.

Clément Eulry n’est pas opposé à « des mesures qui vont aller dans le sens du logement et donner plus de pouvoir aux maires des territoires », il a dit. Mais il dénonce ceux qui « manquer leurs cibles ». Selon lui, « quand on limitera le nombre de jours pendant lesquels une résidence principale pourra être louée en location touristique, ça n’aura aucun impact sur le logement, aucun logement ne sera libéré, par contre, ça va s’attaquer au pouvoir d’achat des Français et du touriste réception »il a dit.

En France, un million de biens sont présents sur le marché de la location touristique : « 92 % de ces logements sont loués occasionnellement et sont des résidences principales ou familiales », précise-t-il. Aujourd’hui, les maires disposent d’un certain nombre d’outils pour encadrer les locations touristiques (changement d’usage, indemnisation…). Clément Eulry se dit « ouvert à des mesures supplémentaires », ccomme par exemple, « baisser les allocations au-delà d’un certain seuil de revenu annuel me semble être une idée à explorer ». Le revenu médian sur Airbnb est de 3 900 euros par an, a-t-il précisé.

Le projet de loi se concentre sur « niche fiscale » associés aux meublés de tourisme. Aujourd’hui, il est plus intéressant de louer des meublés de tourisme que des logements traditionnels. Le taux de réduction pour les locations touristiques, selon leur confort, est de 50 % ou 71 % dans la limite de 77 700 euros ou 188 700 euros de chiffre d’affaires, selon les cas. Les locations classiques sont soumises à un régime fiscal nettement moins attractif : une réduction de 30 % et un plafond à 15 000 euros de revenus fonciers.

Toucher le « niche fiscale » Cela semble être la bonne voie, selon lui. « Il faut inciter davantage ceux qui s’adonnent à la location professionnelle à opter plus souvent pour la location longue durée et en même temps, en dessous d’un seuil, il faut pouvoir préserver cette location meublée de tourisme qui profite à l’ensemble de l’économie et des territoires », a expliqué Clément Eulry. Il se dit « assez » ouvert à une certaine évolution de la réglementation et veille à ce qu’Airbnb « collaborera avec toutes les parties prenantes, notamment les maires ».

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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