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Chronologie du Japon : une nation de traditions… et d’imagination

Chronologie du Japon : une nation de traditions… et d’imagination


Période Jõmon (13 000 à 300 av. J.-C.)

1300 avant J.C. : Les premiers tatouages ​​H3

Les premiers habitants de l’archipel, les Aïnous, peuple du Nord, portent des tatouages. La pratique deviendra courante à l’époque féodale pour « marquer » les criminels, puis chez les gangsters yakuza.

300 avant J.C. : Le saké, un véritable alcool de consommation

Un alcool fabriqué à partir de riz mâché et fermenté avec de la salive apparaît. Boisson sacrée, le saké fait toujours partie intégrante des rituels et cérémonies festives shintoïstes.

Période Yayoi (300 av. J.-C. à 250 apr. J.-C.)

23 av. J.-C. : Les origines du sumo

Le héros Nomi-no-Sukune, aujourd’hui figure tutélaire des lutteurs de sumo, aurait vaincu l’homme le plus fort de l’empire. Les premiers combats de sumo naissent au VIIIe siècle, dédiés aux dieux pour favoriser les récoltes.

Période Yamato (250 à 710)

552 : Bouddha entre en scène

L’empereur Kinmei reçoit une statue de Bouddha en or et en cuivre des mains du roi coréen de Baekje. Une nouvelle religion est ainsi officiellement introduite à la cour, qui jusqu’alors vénérait le les kamis (les divinités shintoïstes).

Le Japon entre traditions et modernité photographié par la communauté GEO

Période de Nara (710-794)

794 : Du sous-vêtement au kimono

Influencé par la Chine, le Japon adopte la kosodeA l’origine sous-vêtement en soie blanche, il a évolué au fil des siècles pour devenir un vêtement extérieur : le kimono.

Période Heian (794-1185)

Vers 1008 : le premier roman

Le Dit du Genji (Genji monogatari) est le premier roman au monde. Il est écrit en Kanaun système d’écriture basé sur les syllabes, et non sur kanji (Caractères chinois). Son auteur, Murasaki Shikibu, est une dame de la cour qui écrit pour un public féminin.

Période de Kamakura (1185-1333)

1199 : La voie du Zen

Conformément à la chanson Chinois, de thien Vietnamienne et coréenne, la première école bouddhiste zen fut fondée en 1191 par le moine Eisai, qui peina à convaincre l’aristocratie de Kyoto. En 1199, il persuada le shogun, rival de l’empereur installé à Kamakura, d’accueillir son école, qui allait influencer la culture des samouraïs.

Période Kenmu-Muromachi (1333-1573)

1375 : Théâtre Nô

Le shogun Ashikaga Yoshimitsu décide de parrainer Kan’ami et son fils Zeami, acteurs, qui établiront les règles du nō. Destiné à l’élite, mêlant esthétique et mimétisme dramatique issus des arts du spectacle de l’époque, ce théâtre masqué et chanté raconte l’histoire de divinités et de personnages célèbres.

1467 : Peinture à l’encre

Le moine Sesshū s’embarque pour la Chine, où il restera deux ans. Il ramène des techniques de peinture à l’encre qui révolutionneront l’art japonais. Dans un esprit zen, cette esthétique est empreinte de pureté et de recherche du geste minimal.

1482 : Architecture shoin zukuri

Le temple Ginkaku-ji, ou Pavillon d’argent, de Kyoto est construit. Le Tōgudo, l’un de ses bâtiments, offre aujourd’hui le plus ancien exemple d’architecture shoin zukurid’inspiration zen. Dans un shoin (salon recouvert d’un sol en tatami), on pratique l’étude, les arts ou la cérémonie du thé.

1549 : Le succès du christianisme

François Xavier, jésuite espagnol, débarqua à Kagoshima (Kyūshū) et convertit des dizaines de milliers d’habitants de l’île, avec le soutien du seigneur local. Cette religion fut interdite au Japon entre 1614 et 1854.

Période Azuchi-Momoyama (1573-1600)

1575 : La cérémonie du thé

La cérémonie du thé (Chanoyu), marqué par l’humilité, le naturel et la pureté, est formalisé par le moine Sen no Rikyū. Le thé lui-même a été introduit dans le pays par les Chinois au IXe siècle.

Période Edo (1600-1868)

XVIIe siècle : la fête des morts

L’O-bon, fusion du culte des ancêtres shintoïste et bouddhiste, apparaît à l’époque d’Edo. Cette fête des morts est célébrée en été, période où les défunts sont censés pouvoir revenir sur Terre. Pour guider leur âme, des lanternes sont allumées devant les maisons. Cette fête deviendra l’occasion de retrouvailles familiales.

1603 : Théâtre Kabuki

Le premier spectacle de kabuki s’appelle Scènes de plaisir dans un salon de théCe nouvel art né à Edo, mettant en scène des prostituées, puis des hommes jouant les femmes, connaîtra un succès fulgurant.

Entre 1661 et 1665 : la naissance du « monde flottant »

Les marchands et les artisans des villes commencèrent à s’enrichir et à gagner en influence. Contes du monde flottant (Ukiyo monogatari)Le prêtre bouddhiste et écrivain Asai Ryōi parle de ce « monde flottant » (ukiyo), marquée par une culture urbaine hédoniste plutôt que spirituelle, apparue à Edo, Kyoto et Osaka.

1689 : le développement des pèlerinages

Les fidèles bouddhistes et shintoïstes commencèrent à sillonner l’archipel. En 1689, un guide fut même publié pour aider au célèbre pèlerinage des 88 temples de Shikoku.

1694 : les règles du haïku

À sa mort, le moine bouddhiste Bashō a laissé derrière lui 2 000 haïkus et les règles de cette forme poétique. Très brièvement, haïku évoque des émotions humaines face à l’évanescence du monde.

1712 : le début du métier de geisha

Avec l’ouverture des salons de thé dans les quartiers de plaisir, le métier de geisha devint un véritable métier. Dès le XVIIe siècle, il s’agissait d’artistes masculins. Les geishas femmes firent leur apparition en 1751.

1720 : le goût de la lecture

L’imprimerie se développe et 10 000 ouvrages sont alors en circulation. Les romans picaresques, la littérature sentimentale et les livres érotiques sont très appréciés du public. kibyoshiavec couvertures jaunes, illustré, parut en 1775 et connut un grand succès pendant trente ans.

1824 : sushis à emporter

Les nigirizushi, des boules de riz vinaigrées façonnées à la main et garnies de poisson cru, ont été inventées par Hanaya Yohei, un restaurateur d’Edo. À l’époque, les sushis étaient plus petits qu’aujourd’hui.

Période MEIJI (1868-1912)

1872 : l’arrivée du train

La première ligne ferroviaire est ouverte entre le district de Shimbashi à Tokyo et la ville de Yokohama. L’Empire a choisi une modernisation à l’occidentale. Usines d’Etat, télécommunications et chemins de fer sont déployés sur l’archipel avec l’aide des Britanniques.

1911 : l’émergence du monde du travail

Une loi sur les usines fixe l’âge minimum d’admission à l’emploi à 12 ans et limite la durée du travail des femmes et des enfants à douze heures par jour. À la fin du XIXe siècle, un monde du travail urbain émerge, où circulent les idées socialistes venues d’Europe.

Période Taishō/Shōwa (1912-1945)

1922 : un karaté époustouflant

Maître Gichin Funakoshi fait une démonstration de karaté (de Kara« vide », et toi« main ») devant l’empereur, à Tokyo. Cette pratique, développée entre le XVe et le XIXe siècle à Okinawa, connaîtra par la suite un succès populaire incroyable.

1924 : Les femmes modernes

Dans son roman Un amour fouJun’ichirō Tanizaki évoque la Moga (de l’anglais) fille moderne), des femmes aux cheveux courts et aux idées libres. Avant le triomphe du conservatisme dans les années 1930, le Japon a lui aussi connu ses Années folles.

Période Gendai (1945 à aujourd’hui)

1958 : une danse post-atomique

Apparaît sur butôdanse minimaliste et introspective née du traumatisme d’Hiroshima et Nagasaki, villes victimes des bombes atomiques larguées en 1945 par les Américains. Rompant avec les traditions de Non et de kabukice genre s’attaque à la tragédie contemporaine.

1963 : l’essor du manga

Après une longue tradition de textes illustrés, le manga moderne naît après-guerre sous l’influence des comics américains. Dans les années 1950 et 1960, Osamu Tezuka imagine le manga culte Astrole petit robot, bientôt adapté en anime (dessin animé).

1960-1980 : l’âge d’or des yakuzas

Nés à l’époque féodale, les gangsters appelés yakuza ont connu leur âge d’or dans la seconde moitié du XXe siècle. Leur code d’honneur, leurs tatouages ​​et leurs doigts coupés ont contribué à les populariser dans le cinéma, la littérature et les jeux vidéo. De 180 000 dans les années 1960, ils n’étaient plus que 10 400 en 2023.

1989 : la passion du jeu vidéo

Game Boy La console de jeu de Nintendo (1989) a été la première à connaître un succès mondial. Dans les années 1990, les jeunes Japonais sont devenus accros aux jeux Nintendo, tout comme les Chinois, les Américains et les Français.

1999 : la fin d’un anachronisme pour les femmes

Le Japon est le dernier pays industrialisé à avoir légalisé la pilule. Aujourd’hui, le recours à l’avortement reste très réglementé et limité.

2023 : le cancre du stress au travail

Un Japonais sur cinq travaille plus de 50 heures par semaine et subit une forte pression de la part de son employeur. L’archipel arrive en dernière position sur 30 pays dans un classement de la santé physique, mentale, spirituelle et sociale des salariés, établi par McKinsey Astro Boy, la version animée de l’Institut de santé.

➤ Article du magazine GEO Histoire n°77, Plongez dans le Japon d’hier pour comprendre celui d’aujourd’hui, de septembre-octobre 2024.

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