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Chronique politique de Jean-Michel Aphatie : « Notre plus grand danger aujourd’hui, c’est Vladimir Poutine »

Les dangers qui nous menacent sont innombrables. Guerres, crises, peurs, impuissances diverses, échecs démoralisants, beaucoup de nuages, peu de soleil. C’est le moment. Mais avons-nous désormais une hiérarchie correcte des dangers auxquels nous devons faire face ?

On parle beaucoup d’immigration, ou encore du poids de la dette dont on redoute les effets. Nos émotions nous transportent au Moyen-Orient. Chacun choisit son camp : la souffrance des Palestiniens ou les périls sur Israël. Et pourtant, au milieu de tout ce chaos qui nous concerne légitimement, il y a la menace la plus directe, que nous ne voyons plus parce que nous l’avons sous les yeux.

Alors, laisser Kyiv couler ?

Vladimir Poutine semble sur le point de gagner la guerre en Ukraine. Son armée progresse. Celui de ses adversaires se démoralise. Elle se sent abandonnée. Elle se penche. Elle pourrait rompre. Du coup, Emmanuel Macron pose la question cette semaine dans un hebdomadaire britannique, The Economist : si l’Ukraine nous appelle à l’aide, que faisons-nous ? Quelle torture ! Mourir pour Kyiv ? C’est la dernière chose que nous voulons. Alors, laisser Kyiv couler ? C’est la dernière chose que nous devrions accepter.

La chronique politique de Jean-Michel Aphatie : « À mesure que chaque jour passe, le sentiment de déconfiture s’installe »

La Géorgie menacée

Et déjà, le dictateur russe pousse ses pions ailleurs. Par l’intimidation et la pression, il déstabilise la Géorgie, pays frontalier autrefois membre de l’empire soviétique et qui souhaite désormais rejoindre l’Union européenne. Avez-vous vu ces femmes et ces hommes dans les rues de Tbilissi, la capitale géorgienne, dénoncer les magouilles russes ? Ils ont nos visages, nos réflexes, ils défendent nos valeurs, ils partagent nos espoirs. Ce sont des Européens. Mais l’ours russe avance sur eux sa patte menaçante. Allons-nous les abandonner, leur tourner le dos, les oublier ? Et désormais, ce sont les pays baltes qui s’inquiètent, la Pologne aussi. Qu’allons nous faire ? Que pouvons-nous faire ?

Les réponses à ces questions déterminent notre avenir. Ce sont celles de la guerre et de la paix sur le continent, celles du courage et de la lâcheté dans nos cœurs.

Avons-nous peur ?

Mais nous n’en parlons pas, nous n’en débattons pas. On se perd dans d’autres querelles, toutes intéressantes mais toutes moins importantes parce que moins urgentes, moins immédiates. Pourquoi regarde-t-on ailleurs ? Avons-nous peur ? Probablement. Et c’est normal. Mais au moins ce sentiment ne nous empêche pas d’être lucides, cela ne nous empêche pas de comprendre que notre plus grand danger aujourd’hui, c’est Vladimir Poutine.

Jean-Michel Aphatie

Journaliste politique reconnu, Jean-Michel Aphatie, qui a travaillé dans la presse écrite et à la radio, tient chaque jour une chronique dans Quotidien sur TMC.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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