Christine Boisson, une vie marquée par le traumatisme de l'inceste maternel
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Christine Boisson, une vie marquée par le traumatisme de l’inceste maternel

Christine Boisson, une vie marquée par le traumatisme de l’inceste maternel

Publié le 22 octobre 2024 à 14h36

Christine Boisson dans « La Vérité sur Charlie » de Jonathan Demme en 2002 – ©Moviestore Collection, Moviestore Collection Ltd / Alamy / Abaca

L’actrice Christine Boisson est décédée ce lundi 21 octobre. Elle marque le monde du cinéma français avec ses nombreux rôles cultes. Sa vie personnelle est assombrie par un traumatisme profond : l’inceste dont elle a été victime dans sa jeunesse, une blessure qu’elle a courageusement révélée en 2013.

Juliette Kowski, la fille de Christine Boisson, a annoncé ce lundi 21 octobre à l’AFP le décès de sa mère, déclarant : « Elle a rejoint les stars et j’aimerais qu’on se souvienne d’elle avec grâce, car c’était une actrice gracieuse. »

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Christine Boisson fait ses débuts au cinéma en 1974, à seulement 17 ans, dans le film mythique « Emmanuelle » de Just Jeackin. Elle joue le rôle de Marie-Ange, une adolescente sensuelle. Par la suite, elle a refusé de nombreuses propositions où seul son physique était mis en avant. Elle entre au Conservatoire National d’Art Dramatique et entame une prestigieuse carrière de comédienne de théâtre. Elle reste très présente au cinéma et joue sous la tutelle des plus grands réalisateurs : Claude Lelouch, Michel Deville, Philippe Garrel, Michelangelo Antonioni…

Le public la remarque particulièrement en 1980 dans le film « Extérieur, nuit » de Jacques Bral, où elle partage l’écran avec Gérard Lanvin.

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Une enfance brisée

La vie de Christine Boisson est assombrie par une relation incestueuse dont elle a été victime dans sa jeunesse, infligée par sa propre mère. En 2013, dans une interview pour « Gala », elle confiait : « Il y a des mères Médée qui dévorent leurs enfants. Ma mère nous a dévorés, mon frère et moi. »

L’actrice dénonce dans l’hebdomadaire français les actes incestueux de sa mère : « Comment appeler une mère, qui, pour me dire bonjour, caressait mes seins, mes fesses et se livrait à des caresses, distraitement, en regardant la télé ? On parle rarement de mères incestueuses, mais ça existe. »

Ce traumatisme crée un profond malaise, à l’origine de sa tentative de suicide en 2010, où elle a tenté de s’échapper par la fenêtre. Elle justifie cet acte en expliquant qu’elle cherchait à dissuader un homme de la quitter : « Je n’avais pas l’intention de sauter. J’étais fermement attaché au parapet, je savais ce que je faisais. Je n’ai jamais eu l’intention ni le désir de mourir. D’abord parce que j’ai une fille, et ensuite j’apprécie trop la vie. (…) Je ne suis pas très fière de mon action, mais si j’en suis arrivée là, c’est parce que ma mère passait son temps à me faire chanter pour me suicider », ajoute-t-elle. dans les colonnes de l’hebdomadaire.

Christine Boisson laisse derrière elle une carrière riche et une marque indélébile dans le paysage cinématographique français.

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