Christian Tein, détenu en métropole, nommé président du FLNKS
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Christian Tein, détenu en métropole, nommé président du FLNKS

Christian Tein, détenu en métropole, nommé président du FLNKS

Le porte-parole de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), soupçonné d’avoir orchestré les troubles qui ont fait 11 morts, est en prison à Mulhouse depuis le 23 juin.

Le leader kanak Christian Tein, détenu en métropole après les violences déclenchées par la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, a été nommé samedi président de l’alliance indépendantiste FLNKS, a indiqué dans la nuit un dirigeant, à l’issue d’un congrès auquel deux composantes du Front ont refusé de participer. Le porte-parole de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), soupçonné d’avoir orchestré les troubles qui ont fait 11 morts, est à l’isolement à la prison de Mulhouse-Lutterbach (Haut-Rhin) depuis le 23 juin.

En désignant Christian Tein, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) reconnaît le CCAT comme un outil de mobilisation du Front et pas seulement l’Union calédonienne (principal parti indépendantiste, composante du FLNKS), a expliqué Laurie Humuni, secrétaire générale du Rassemblement démocratique océanien (RDO), autre membre du FLNKS et actuellement président de son bureau politique.

La désignation du leader kanak s’est faite en l’absence des deux autres composantes du FLNKS : le Parti de libération kanak (Palika) et l’Union progressiste mélanésienne (UPM). En raison de divisions internes et de désaccords sur le rôle du CCAT, ceux-ci avaient annoncé leur refus de participer au 43e congrès du Front, vendredi et samedi à Koumac, dans le nord de l’archipel français. Tous deux avaient également prévenu qu’ils ne reconnaîtraient pas les motions politiques issues de la réunion.

« Prisonnier politique »

La Nouvelle-Calédonie est plongée dans une profonde crise économique, politique et sociale depuis les violences qui ont suivi la réforme visant à élargir le corps électoral calédonien. Élue à Paris, elle est accusée par le mouvement indépendantiste de réduire le poids politique du peuple autochtone kanak. Les émeutes qui ont suivi à partir du 13 mai ont fait 11 morts.

Christian Tein, qui se considère comme un « prisonnier politique »est inculpé notamment pour complicité de tentative d’assassinat et association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime. Pour les autorités, le CCAT a fomenté les troubles, ce que le mouvement nie. La reconnaissance du CCAT par le FLNKS devrait permettre une meilleure coordination des actions de ses différents relais, alors que jusqu’à présent il agissait de manière autonome, a précisé Laurie Humuni.

« Nous devons lever certains blocages pour permettre aux gens d’accéder aux services essentiels, mais cela ne signifie pas que nous abandonnons notre combat. »« Nous sommes en train de nous opposer à la volonté de l’Etat de renouer le dialogue », a-t-elle déclaré à l’AFP, alors que l’archipel est encore partiellement paralysé par des blocus. Le Front a également exprimé sa volonté de renouer le dialogue, mais seulement avec l’Etat, excluant le camp des non-indépendantistes.

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