Lors de la prochaine édition de Nancy Jazz Pulsations, assistez au concert qui célébrera les 20 ans du label No Format. Indépendant et soutenant de nombreux genres musicaux allant du folk au jazz, il a notamment signé Oumou Sangaré, Ballaké Sissoko & Vincent Segal, Chilly Gonzales, ainsi que Piers Faccini. Ce dernier se produira lors du concert hommage au label le 10 octobre, dans le cadre du festival. Les billets sont en vente.
Retour sur la dernière interview que l’auteur-compositeur-interprète britannique a accordée à la rédaction, à l’occasion de la sortie de l’album Formes de l’automne. Cet album contient notamment le titre « Foghorn Calling ».
Je vis depuis 17 ans dans la splendide région des Cévennes avec ma femme napolitaine et mes deux fils de 12 et 16 ans qui y sont nés. Nous sommes installés en pleine nature donc ce confinement a été vécu de manière relativement souple, privilégiée. Je regrette bien sûr profondément, comme tous mes amis musiciens, l’impossibilité de me produire en concert. Je pense cependant que nous commençons à voir la fin de l’épidémie.
Habitant un cadre naturel magnifique, sans voiture, sans voisins, avec pour compagnons privilégiés le bruit du vent et le chant des oiseaux, je constate, comme beaucoup d’entre nous, chaque jour, concrètement, la perte de biodiversité, l’épuisement général des ressources de la planète. Ici, il y a moins d’oiseaux, des arbres meurent chaque jour. Ce constat accablant ne fait pas de moi un ermite, un misanthrope. J’ai grandi dans le centre de Londres, je prends l’avion pour mes visites, j’aime l’effervescence des villes, mais je suis pessimiste sur la relation de l’homme à la terre qui le soutient.
Oui, modestement (sourire). Depuis mes débuts dans l’enregistrement, j’ai essayé de construire des ponts et de trouver des points de convergence, de similitudes entre les différentes musiques du monde. La pizzica taranta des Pouilles en Italie (danse traditionnelle, ndlr), la musique Gnawa ou les premières chansons de Bob Dylan ont tellement de points communs, dans ce qu’elles dégagent d’émotion, de transe, de réconfort.
Oui, je suis ravi que le grand Ben Harper ait pu prêter sa voix splendide à l’un des morceaux de l’album. J’ai de nouveau fait appel à mon ami Malik Ziad, orfèvre du oud et de la mandole, grand spécialiste de la musique gnaoua et qui a une musicalité instinctive. Son frère Karim est venu apporter sa connaissance des percussions. Avec cet album, je me suis ouvert à la musique microtonale du Maghreb, différente de la musique occidentale, notamment en termes d’octave. Enfin, Luc Suarez, guitariste de mon premier groupe (« Charley Marlowe ») a mis au point avec un soin maniaque les arrangements du quatuor à cordes.
Éric Delon
Grb2
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