Cette décision a été prise sur la base d’évaluations réalisées par l’Autorité européenne de sécurité des aliments, qui soulignent les « risques de génotoxicité » des arômes de fumée, pouvant augmenter le risque de développer des cancers ou des maladies héréditaires.
Une nouvelle passée relativement inaperçue, et qui pourrait pourtant provoquer une certaine déception chez les amateurs de chips au goût « fumé » ou de sauce barbecue. En avril dernier, les États membres de l’UE ont approuvé une proposition de la Commission européenne visant à ne pas renouveler l’autorisation de huit « arômes de fumée » pour les denrées alimentaires. « Après une période d’élimination progressive, ces arômes ne peuvent plus être utilisés dans l’UE »précise un communiqué de la représentation en France de la Commission européenne.
Bientôt, les chips, saucisses, fromages et autres sauces aux arômes artificiels de fumée, substances fabriquées par liquéfaction de la fumée de bois, qui constituent un « alternative au tabagisme traditionnel », précise l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). C’est précisément sur la base de ses évaluations scientifiques que cette décision de ne pas renouveler l’autorisation de ces arômes a été prise. En novembre 2023, l’organisation a publié un avis dans lequel elle affirmait qu’elle ne pouvait pas « exclure les risques de génotoxicité pour l’un des huit arômes de fumée » examiné.
Génotoxicité définie comme « la capacité d’une substance chimique à endommager le matériel génétique des cellules »ce qui peut « augmenter le risque de développer des conditions telles que cancers ou maladies héréditaires ». « Ce sont potentiellement des mutations, ça peut induire des cancers, ça peut induire aussi des maladies qui peuvent se transmettre à la descendance, aux enfants. C’est donc un risque sanitaire important. confirmé auprès de TF1 Elsa Abdoun, experte culinaire au sein du magazine Que choisir.
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Interdit d’ici deux à cinq ans
Ces arômes de fumée, sur le radar des autorités sanitaires depuis une quinzaine d’années, se retrouvent désormais un peu partout dans notre alimentation. Ils « peut être ajouté à des aliments tels que viande poisson ou fromage »souligne l’EFSA, mais aussi être utilisé dans « d’autres aliments comme des soupes, des sauces, des boissons, des chips, des glaces ou encore des sucreries ».
Même si la proposition de la Commission européenne a été approuvée par les Vingt-Sept en avril, elle n’est pas encore officiellement entrée en vigueur. Et le règlement prévoit « différentes périodes d’élimination progressive pour donner aux producteurs et aux opérateurs le temps de s’adapter aux nouvelles règles ». Les produits concernés ne disparaîtront donc pas des rayons du jour au lendemain. Cela se produira d’ici deux ans pour l’alimentation « où des arômes de fumée sont ajoutés pour rehausser la saveur (par exemple, soupes, chips, sauces) »et d’ici cinq ans « lorsque l’arôme de fumée est utilisé en remplacement du fumage traditionnel (jambons, poissons, fromages…) ». Attention, cette interdiction ne concerne donc pas les produits fumés de manière traditionnelle, et sur lesquels la mention « Arômes naturels ».