Le joaillier de luxe Fred, propriété de LVMH, a été condamné à verser 6.000 euros à une ancienne salariée « en raison du harcèlement discriminatoire qu’elle a subi », selon un jugement de la cour d’appel de Paris consulté mardi. L’ex-salariée, qui contestait également son licenciement, a été déboutée sur ce point.
Embauchée en janvier 2017 par le joaillier Fred en tant que vendeuse, elle travaille dans un grand magasin sous la responsabilité d’un chef de stand. En juillet 2018, elle est convoquée pour un entretien préalable à son licenciement. Il lui est reproché d’avoir placé de l’argent liquide appartenant à un client dans le coffre-fort professionnel de la société Fred. La vendeuse conteste alors ce licenciement devant les prud’hommes et déclare avoir subi un harcèlement discriminatoire de la part de son supérieur.
« Son manager l’appelait Mulan, Chinoise, Chinetok, en référence à ses origines », selon des SMS et des messages WhatsApp soumis au débat, détaille l’arrêt de la cour d’appel. Le manager a également critiqué l’apparence et le maquillage de la vendeuse.
En septembre 2017, la vendeuse et ses collègues avaient expliqué la situation au service des ressources humaines de Fred, mais aucune enquête n’avait été menée suite à ce signalement, selon la plaignante. « Fred nie catégoriquement avoir été informé, lors de leur présence et par quiconque, de propos discriminatoires échangés entre ces deux anciennes salariées qui ont toutes deux quitté l’entreprise en 2018 pour d’autres raisons », a réagi le joaillier dans un communiqué envoyé mardi. « De telles pratiques sont intolérables et l’entreprise les condamne dans les termes les plus forts », a-t-elle ajouté.
En savoir plus sur le harcèlement
Or, le gestionnaire a été réprimandé après la rencontre de la plaignante avec les ressources humaines. « Si la salariée ne fournit pas la preuve que son gestionnaire a continué à tenir de tels propos après ce réprimande, et n’en a plus jamais fait mention avant son licenciement à la fin du mois de juillet 2018, il est néanmoins clair qu’elle a subi ces surnoms et remarques pendant plusieurs mois avant que son employeur n’intervienne en septembre 2017. Ces faits constituent du harcèlement et de la discrimination et ont causé un préjudice à la salariée pendant ces quelques mois, que l’employeur doit réparer, même s’ils ont cessé par la suite », a statué la Cour d’appel.
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