Chine – Un QE en préparation ?
mar 08 octobre 2024 ▪
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De plus en plus de voix s’élèvent en faveur du Quantitative Easing en Chine. Un analyste de Goldman Sachs.
QE à la chinoise
La banque centrale chinoise a donné un coup de fouet aux indices boursiers en abaissant ses taux directeurs de manière plus agressive que prévu fin septembre. Mais l’euphorie semble déjà s’estomper.
Le Hang Seng a chuté de près de 10 % mardi. En cause, l’absence de signes de la part de la Commission nationale du développement et de la réforme. Les investisseurs n’ont pas obtenu ce qu’ils voulaient : des déclarations laissant la porte ouverte au QE.
Pour rappel, le ministère chinois des Finances s’était déclaré en avril favorable à ce que la banque centrale achète des titres de dette chinoise à l’instar des banques centrales occidentales.
Le président Xi lui-même y serait favorable. C’est ce qu’a rapporté le Quotidien du Peuple. Le journal chinois s’appuie sur un ouvrage récent compilant les déclarations du président Xi Jinping.
La Chine n’a d’autre choix que de procéder à un assouplissement quantitatif (QE) pour relancer la machine. C’est ce qu’a déclaré mardi Borislav Vladimirov, analyste chez Goldman Sachs.
« Pour échapper à la déflation et pour que le rallye boursier persiste, la croissance de la masse monétaire M1 de la Chine doit dépasser celle de la masse monétaire M2. La Chine a besoin d’une relance historique du crédit via une création record de nouvelle dette et le lancement d’un programme d’assouplissement quantitatif. Cela entraînera une onde de choc inflationniste mondiale.il avait déclaré quelques jours plus tôt.
Qu’est-ce que « EQ » ?
« QE » pour Quantitative Easing. L’assouplissement quantitatif en français simple. Ce jargon banquier ésotérique ne signifie rien d’autre qu’imprimer de l’argent ex nihilo.
En principe, le QE sert à stimuler davantage l’économie lorsque les taux d’intérêt sont déjà au plus bas. La banque centrale achète ensuite des titres de créance auprès de multinationales et/ou du gouvernement grâce à sa planche à billets.
Par exemple, la FED détient toujours 12 % de la dette publique américaine, soit 4 300 milliards de dollars (sans compter les titres MBS). La BCE, quant à elle, détient l’équivalent de 2 800 milliards d’euros de dette européenne.
Au sommet, la Fed détenait 5 800 milliards de dollars et la BCE 3 300 milliards d’euros. Les chiffres sont aujourd’hui inférieurs en raison du fait que les titres de créance arrivent régulièrement à échéance. Ils disparaissent donc des bilans des banques centrales. La Fed est même allée jusqu’à revendre une partie des titres.
Le sac de bons du Trésor de la Fed diminue actuellement au rythme de 25 milliards par mois. Il y a encore quelques mois, c’était 60 milliards par mois. La banque centrale américaine cessera probablement de réduire son bilan à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine.
A quoi sert le QE ? Provoquer une inflation des prix des actifs pour créer un effet de richesse afin d’encourager la consommation et l’investissement. Bref, continuez la ponzi…
Surtout, les banques centrales remboursent les intérêts à leur gouvernement. Or, la BCE détient près de 25 % de la dette, ce qui signifie que les États européens ne paient pas d’intérêts sur un quart de leur dette.
Bref, le QE permet avant tout aux États de ne pas payer les intérêts de la dette.
Bitcoin et impression d’argent
Les taux d’intérêt chinois sont toujours bien au-dessus de zéro (~2 %). Un peu d’eau devrait donc passer sous les ponts avant que la PBoC n’envisage un QE.
Selon Citi, le gouvernement chinois fera davantage en temps voulu. La banque a déclaré dans une note récente : « Nous restons optimistes. « Les valorisations des actions chinoises restent faibles par rapport aux actions des marchés émergents, même après les trois dernières semaines de gains. »
Goldman Sachs et HSBC ont également revu leurs prévisions à la hausse après la forte hausse de ces derniers jours. La perspective d’un QE semble motiver en partie cet optimisme.
Le QE chinois en même temps que la fin de la réduction des bilans de la BCE et de la Fed augure bien pour le prix des actifs risqués. Quoi qu’il en soit, le marché boursier américain et le bitcoin restent proches de leurs sommets historiques respectifs.
Goldman Sachs s’attend à ce que le S&P 500 atteigne 6 300 points d’ici 12 mois, contre 5 730 points actuellement. La banque Standard Chartered plaide de son côté pour un bitcoin à 100 000 dollars d’ici la fin de l’année. « Une baisse du bitcoin en dessous de 60 000 $ est une opportunité d’achat » dit-elle ce lundi.
Comme dirait Michael Saylor, « ça monte pour toujours Laura ». Une monnaie existant en quantité absolument finie ne peut que s’apprécier face à la ponzi fiat. HODL!
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