Chine : les mesures immobilières galvanisent les Bourses – 30/09/2024 à 11:50

De nouvelles mesures en Chine pour relancer l’immense secteur immobilier ont dopé les bourses lundi, malgré une nouvelle contraction en septembre de l’activité manufacturière dans le pays, pour le cinquième mois consécutif.

Le secteur du logement et de la construction représente depuis longtemps plus d’un quart du PIB de la deuxième économie mondiale.

Mais elle souffre depuis 2020 d’un durcissement par Pékin des conditions d’accès au crédit pour les promoteurs immobiliers, qui a poussé des poids lourds comme Evergrande ou Country Garden au bord de la faillite.

Les projets inachevés, le ralentissement économique et la baisse des prix qui déprécie la valeur d’un bien ont depuis dissuadé les Chinois d’investir dans la pierre.

Pour relancer un secteur en difficulté, plusieurs métropoles ont annoncé dimanche la levée de certaines restrictions locales perçues comme une barrière à l’achat d’un bien immobilier.

A Canton (sud), qui compte près de 19 millions d’habitants, un particulier ne pouvait légalement pas acheter plus de deux logements pour éviter la spéculation immobilière pendant les années de boom.

Depuis lundi, cette limitation n’existe plus et le marché immobilier n’est plus réservé aux seuls habitants de Canton.

Shenzhen (sud), ville de quelque 18 millions d’habitants, a pris des mesures similaires mais uniquement dans ses zones périphériques.

– Restrictions inappropriées –

Shanghai a de son côté abaissé la caution exigée pour l’achat d’un premier logement dans la capitale économique qui compte près de 25 millions d’habitants.

Dans le même temps, les autorités ont annoncé dimanche une baisse des taux hypothécaires pour l’achat de résidences principales et secondaires.

« C’est ainsi que la Chine peut construire un nouveau modèle de développement pour son secteur immobilier », a déclaré à l’AFP Meng Xiaosu, un ancien responsable chinois qui a supervisé les réformes dans les années 1990 qui ont permis au secteur de devenir un pilier. de l’économie chinoise.

« L’impact de restrictions inappropriées (dans l’immobilier actuellement) commence à peser sur le développement économique » du pays, souligne M. Meng, qui anticipe une levée des limitations dans davantage de villes.

Les Bourses chinoises ont accueilli lundi avec euphorie ces mesures, qui surviennent à l’approche du 1er octobre, fête nationale et 75e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine.

Le marché de Shanghai a terminé en hausse de 8,06%, tandis que celui de Shenzhen a gagné près de 11%. La Bourse de Hong Kong a clôturé en hausse de 2,43%.

Les dirigeants chinois, dont le président Xi Jinping, ont reconnu jeudi de nouveaux « problèmes » pour la deuxième économie mondiale.

L’activité manufacturière en Chine s’est encore contractée en septembre pour le cinquième mois consécutif, selon les chiffres officiels publiés lundi.

– Rouge vif –

L’indice des directeurs d’achat (PMI), baromètre du monde industriel, s’est établi à 49,8 points, selon le Bureau national des statistiques (BES).

Un chiffre supérieur à 50 indique une expansion de l’activité manufacturière, et un chiffre inférieur à une contraction.

En août, cet indice basé notamment sur les carnets de commandes des entreprises a connu une contraction beaucoup plus marquée (49,1).

L’année dernière, la Chine a enregistré l’un de ses taux de croissance les plus faibles depuis trois décennies (5,2%), selon un chiffre officiel qui laisse certains économistes dubitatifs compte tenu des difficultés qui pèsent sur l’activité.

Ce rythme ferait rêver de nombreuses nations développées, mais pour la Chine il reste loin de l’expansion fulgurante qui l’a propulsée au sommet de l’économie mondiale ces dernières décennies.

Les autorités tablent toujours sur une croissance de l’ordre de 5% cette année, mais les analystes jugent cet objectif optimiste en raison des nombreux obstacles auxquels il se heurte.

La publication du chiffre de croissance du 3ème trimestre est attendue pour la mi-octobre.