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Chine – Le dernier plan de soutien immobilier démarre du mauvais pied – 16/05/2024 à 12:50

La dernière campagne
des autorités chinoises suscite l'intérêt des propriétaires,
encouragés à remplacer leurs vieux appartements par des
constructions récentes, à un détail près: ces mêmes
propriétaires n'arrivent pas à vendre leurs logements.
    Ce nouveau programme est censé aider les villes chinoises à
se débarrasser d'un volume toujours plus important
d'appartements neufs invendus et offrir un peu de liquidités aux
promoteurs immobiliers en difficulté. Au 6 mai, plus de 50
villes chinoises avaient lancé leur version de la campagne
surnommée "échanger l'ancien pour du neuf", selon une enquête
réalisée par la China Index Academy.
    Pour autant, observateurs, agents immobiliers et promoteurs
estiment que l'appétit pour acheter dans l'ancien est faible,
suggérant que le ralentissement immobilier que traverse la Chine
se poursuivra.
    "Certaines personnes ont cherché à en savoir davantage sur
le programme, mais pour le moment, nous n'avons pas réussi à
finaliser de transaction", résume Qin Yo, agent immobilier à
Shanghai.
    "Le plus dur est de réussir à vendre de l'ancien".
    La plupart des villes participant au programme exigent un
acompte qui peut être saisi après deux ou trois mois si les
acheteurs ne réussissent pas à vendre leur logement existant
pour financer l'acquisition. Les impôts et les frais sont
abaissés si la transaction est complétée.
    Zhou, un agent immobilier de Shenzhen qui n'a donné que son
nom de famille, raconte que plus d'une dizaine de personnes ont
versé des acomptes, mais que leurs logements "n'ont semble-t-il
pas encore été vendus".
    À Chongqing, une ville de plus de 30 millions d'habitants du
sud ouest de la Chine, le programme n'a eu "aucun effet notable"
sur la demande, explique un agent immobilier surnommé You.
    Dans le centre du pays, la ville de Zhengzhou, où vivent 13
millions de personnes , a demandé aux promoteurs d'acheter les
logements anciens. Un cadre dirigeant d'un promoteur chinois
explique que son entreprise n'a "pas d'intérêt à acheter", car
le marché de l'ancien était "en très mauvais état".
    Un cadre d'un autre promoteur juge que le programme "n'a
aucun sens". "Personne n'achète, alors comment vendez-vous votre
propriété?", fait-il mine de s'interroger.
     
    "CHUTE LIBRE"
    La demande en logements neufs ou ancien est en recul en
Chine, en particulier dans les petites villes, les acheteurs
craignant que les prix ne continuent à baisser et que les
projets en construction ne soient pas terminés.
    Le nombre de biens à vendre ne cesse donc d'augmenter, dans
le neuf comme dans l'ancien.
    Au premier trimestre, 395 millions de mètres carrés de
logements neufs étaient à vendre, en hausse de 24% sur un an,
selon des données officielles. Les ventes de nouveaux logements
ont atteint 189,42 millions de mètres carrés sur la même
période, en repli de 28% sur un an. Des dizaines de millions
d'appartements en construction attendent toujours d'être
terminés.
    Dans l'ancien, le nombre de propriétés à vendre était 20
fois supérieur au nombre de transactions en avril, selon une
enquête menée dans 14 villes par le Zhuge Real Estate Data
Research Centre. Les annonces ont bondi de 294% sur un an à
Shenzhen, et de 39% à Shanghai.
    "Les ventes sont en chute libre", explique Ma Hing, analyste
chez GDDCE Research à Shanghai, qui juge que l'impact du
programme d'échange sera limité.
    "Très peu de personnes osent acheter une maison", ajoute
l'analyste. "Sans d'autres outils plus innovants, comme un fonds
de stabilisation de l'immobilier, le retournement de marché se
poursuivra".
    Confronté à l'échec de son programme, Pékin réfléchit
désormais à permettre aux gouvernements locaux d'acheter des
millions de logements invendus, selon des informations de
Bloomberg News.
    "Le gouvernement devra intervenir et gérer l'offre sur le
marché de l'ancien si les acteurs continuent d'anticiper un
repli des prix", écrivent dans une note publiée cette semaine
les analystes de Goldman Sachs.
    Le programme constitue le dernier effort en date pour
revigorer un secteur qui a représenté jusqu'à 20% de l'activité
chinoise à son record, mais qui demeure sinistré malgré les
nombreuses mesures prises depuis 2022.
    La Chine a abaissé les taux d'intérêts et les accomptes
requis, tandis que la plupart des villes ont assoupli ou
supprimé les restrictions à l'achat. Un programme de subventions
pour terminer les projets en constructions et accordées aux
promoteurs les plus solides connaît aussi des débuts difficiles.
    Environ 96% des foyers chinois détiennent au moins un
logement, les appartements ayant, pendant des décennies, été
considérés comme l'investissement le plus sûr.

 (Rédigé par Marius Zaharia, version française Corentin
Chappron, édité par)
 

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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