Chez Rougier & Plé, les grévistes menacés de licenciement
Quatre salariés impliqués dans deux jours de grève, suivis par la majorité du personnel pour le second, ont été convoqués, les 3 et 6 mai, pour des entretiens préalables à leur licenciement : c’est le premier bilan du conflit social qui secoue le Parisien. magasin Rougier & Plé dans le quartier République à Paris, une enseigne bien connue des amateurs de loisirs et de création avec une douzaine de points de vente non franchisés.
L’employeur dispose d’un mois après les entretiens pour notifier ses décisions.
A l’origine de ce mouvement qui fait vibrer le vaisseau amiral réparti sur quatre niveaux, les conditions de travail. Les grévistes estiment que la direction a refait la façade du plus grand magasin de l’enseigne dans la capitale… en négligeant tout le reste. Photos à l’appui, ils pointent des infiltrations d’eaux usées dans le sous-sol qu’ils affirment avoir dû nettoyer eux-mêmes en mars, faute d’intervention d’une entreprise dans un délai raisonnable ; des trous dans les plafonds et des fissures dans les murs ; une installation électrique dangereuse. Un ascenseur qui tombe trop souvent en panne oblige le personnel et les clients à emprunter les escaliers ou le monte-charge.
L’employeur allègue des fautes
Par ailleurs, les vingt-trois salariés en équivalent temps plein (ETP) du magasin République se plaignent d’une charge de travail excessive. « La direction ne renouvelle pas les titulaires. Elle privilégie les CDD et les heures supplémentaires », relate Sam Jumilla, vendeuse dans ce magasin et représentante de la section syndicale SUD. Autant de critiques que la direction réfute par écrit : « Il n’y a aucune réserve sur la santé et la sécurité de ce magasin qui n’a pas été suivie par nos services techniques. (…). Le personnel des ventes n’a pas été invité à nettoyer les dégâts des eaux (…). Le magasin du 13-15, boulevard des Filles-du-Calvaire compte désormais le même nombre d’employés qu’il y a des années. »
Faut-il voir un lien entre ces deux jours de grève et le déclenchement des procédures de licenciement ? « La convocation (…) n’ont évidemment aucun lien avec ce mouvement social ni avec une quelconque appartenance syndicale », répond la direction de Rougier & Plé. Puisque la loi interdit les licenciements pour ces motifs, l’employeur invoque des fautes professionnelles ou des insuffisances : retards, manque d’amabilité avec la clientèle, harcèlement de collègues ou de supérieurs, erreurs d’étiquetage, tout est permis…
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