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Chez Atos, la fin de la restructuration financière ouvre de nouveaux défis

Le logo du groupe informatique français Atos, à Nantes, le 11 mars 2022.

Abasourdis par la chute de 90% du titre Atos depuis le début de l’année, les actionnaires du groupe informatique voient venir le coup de grâce. Convoqués en réunion vendredi 27 septembre à 14 heures, ils devront se prononcer sur un plan de restructuration de la dette qui promet de leur faire perdre le peu qu’il leur reste : une fois celui-ci mis en œuvre, ils ne détiendront plus que 0,05% du capital, sauf s’ils acceptent de remettre 233 millions d’euros dans le pot. Dans ce cas, ils conserveraient 25,75% des actions.

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Les actionnaires ont bien la possibilité de voter contre le plan. Mais le droit des faillites, réformé en 2021, permet une « application forcée » de la procédure. Ils ont donc perdu la partie face aux anciens créanciers, pour l’essentiel des banques et des fonds d’investissement, appelés à devenir les futurs propriétaires du deuxième groupe français de services informatiques derrière Capgemini. Ils devaient eux-mêmes se prononcer sur le plan avant jeudi 26 septembre.

Le résultat de leur vote devrait être connu au plus tard vendredi. L’approbation est quasiment certaine : ce sont les créanciers qui ont élaboré le plan de restructuration de la dette, comparé à celui présenté avant l’été par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

Détérioration des résultats

Même si d’autres étapes juridiques doivent suivre, comme le jugement du tribunal de commerce validant la procédure de sauvegarde accélérée (décision attendue vers la fin octobre), le vote des actionnaires et créanciers marque la fin de deux années de turbulences et de rebondissements en tous genres : projet de scission des activités, discussions de vente avortées avec Airbus, intérêt non concrétisé pour un rachat par l’entrepreneur David Layani, abandon du projet de scission, changements de PDG (quatre au total), dégradation des résultats… Pour finir par une explosion de la dette, obligeant Atos à se placer en procédure de conciliation, le 26 mars.

L’aboutissement de cette restructuration est un soulagement, mais ouvre paradoxalement d’autres défis, tout aussi complexes. Financiers, tout d’abord. Environ 2,8 milliards d’euros de dettes, sur les 4,9 milliards dont était grevé le groupe, sont effacés, convertis en actions au profit des créanciers. En revanche, les quelque 2 milliards de dettes restantes ont été renégociées à des taux plus élevés qu’auparavant, entre 5% et 9% par an.

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Surtout, si les créanciers devenus actionnaires sont prêts à apporter 1,5 milliard d’euros de nouveaux financements, cela contribuera à accroître à nouveau le niveau d’endettement et sera extrêmement coûteux : entre 10 et 13 % de la somme mise à disposition. Atos, dont l’activité a énormément souffert pendant ces longs mois de turbulences, aura-t-il les moyens de rembourser correctement cette dette, même s’il devait récupérer au moins 700 millions d’euros sur la vente en cours de négociation avec l’Etat de ses activités les plus sensibles dans les secteurs militaire et de la cybersécurité ?

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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