« Chèques restaurant » utilisés dans les grandes surfaces : « un scandale » pour les restaurateurs : Actualités
L’utilisation des titres-restaurant dans les grandes surfaces pourrait être reconduite en 2025. Pour Thierry Marx, président de l’organisation patronale Umih, cette mesure priverait les restaurateurs de « 576 millions d’euros ».
Faites-vous partie des nombreux Français qui utilisent les titres-restaurant fournis par leur entreprise pour faire leurs courses ? A noter que vous pourrez sans doute continuer en 2025. Le gouvernement a en effet annoncé un prochain arbitrage concernant l’extension de l’utilisation de ces tickets pour acheter des produits non directement consommables dans les grandes surfaces (farine, pâtes, riz, viande, etc. .), en place depuis 2022. Mais ce qui est une bonne nouvelle pour les utilisateurs ne l’est pas vraiment pour les représentants de la restauration. Ce samedi 12 octobre, le célèbre chef Thierry Marx, président de l’Umih (première organisation patronale des restaurateurs) a utilisé le terme «scandale» pour commenter cette décision gouvernementale. Chèques restaurant »ont été créés pour les restaurants« , dit-il au micro de RMC, leur extension à la grande distribution va priver les restaurateurs d’une manne estimée à « 576 millions d’euros » dit-il.
Un syndicat préconise « un double plafond journalier »
L’utilisation des titres restaurant dans les grandes surfaces est soumise à un plafond journalier actuellement fixé à 25 euros par panier. Le Groupement des Hôtelleries et Restaurations de France (GHR), autre syndicat du secteur, préconise un «double plafond de paiement journalier : un à 15 euros dans les supermarchés et un à 25 euros dans les restaurants » présente le restaurateur Romain Vidal, en charge du dossier. S’il admet un avantage »en termes de pouvoir d’achatt » pour les consommateurs, surtout en période d’inflation, il plaide pour ne pas « continuer à orienter tous les titres-restaurant vers la grande distribution ». Thierry Marx va encore plus loin et demande la création d’un autre titre.alimentation durable » pour la grande distribution.
L’émetteur de titres-restaurant, Edenred, affiche une position assez similaire à celle des syndicats de la restauration : ce titre est un « avantage social, destiné à bien manger pendant la journée de travail. Il est donc important qu’à long terme, elle reste ancrée dans la restauration collective, pour que les entreprises continuent d’accepter de la financer. »explique le groupe. Layla Rahhou, déléguée générale de la première organisation patronale de la grande distribution (la Fédération du Commerce et de la Distribution), s’est exprimée sur LinkedIn, affirmant que «les habitudes de consommation évoluent (préparation de repas maison pour le travail, télétravail…) pour des raisons pratiques, sociales et économiques« En ce sens, l’extension des titres-restaurant aux grandes surfaces semble justifiée. Reste donc à savoir comment le gouvernement se positionnera sur cette question, dans le cadre d’un arbitrage annoncé « dans les prochains jours ».
publié le 12 octobre à 14h13, Sabrina Guintini, 6Médias