chasse à l’homme après une évasion embarrassante de la prison de Londres

Un ancien militaire britannique de 21 ans, poursuivi pour des délits de terrorisme, s’est évadé mercredi matin de la prison de Wandsworth, à Londres, à bord d’un camion de livraison. Par crainte de voir le fugitif quitter le pays, la sécurité a été renforcée dans les aéroports et les ports.
4 minutes
Son évasion rocambolesque d’une prison londonienne embarrasse les autorités : le gouvernement britannique a promis, jeudi 7 septembre, l’arrestation d’un ancien militaire britannique poursuivi pour « infraction terroriste » et soupçonné, selon les médias, d’espionnage au profit de l’Iran.
L’évasion inaperçue de Daniel Khalife dans un camion de livraison a déclenché une chasse à l’homme à l’échelle nationale et suscité l’étonnement et des questions sur le système pénitentiaire.
Le jeune homme de 21 ans est soupçonné d’avoir collecté des renseignements qui pourraient être utilisés par des terroristes ou des ennemis du Royaume-Uni. Selon plusieurs médias, dont la BBC, il est soupçonné d’avoir agi au profit de l’Iran.
« Daniel Khalife sera retrouvé et devra faire face à la justice », a lancé le ministre de la Justice, Alex Chalk, devant les députés.
Selon le déroulement des événements rendu public par les autorités, l’absence du détenu a été signalée près de 20 minutes après qu’un véhicule ait quitté la prison de Wandsworth à Londres mercredi vers 7h30 heure locale (6h30 GMT) après avoir effectué une livraison en cuisine.
Des sangles ont été trouvées sous le véhicule, suggérant qu’il s’y était attaché.
Malgré une évasion survenue en plein cœur de Londres, aucun signalement n’a été enregistré jeudi soir, a indiqué la police de la capitale, dont plus de 150 agents se consacrent à l’enquête, en plus d’alerter toutes les forces du pays.
Par crainte de voir le fugitif quitter le pays, la sécurité a été renforcée dans les aéroports et les ports, entraînant la fermeture temporaire des sorties de l’autoroute du sud-est de l’Angleterre qui mène au port de Douvres, permettant notamment de rejoindre la France.
Manque de personnel
Face à la multitude de questions soulevées par cette évasion, le ministre de la Justice a annoncé plusieurs enquêtes sur le niveau de sécurité de cette prison et la décision d’y faire incarcérer Daniel Khalife.
La députée travailliste Rosena Allin-Khan a dénoncé au Parlement les conditions de travail inadéquates et dangereuses du personnel pénitentiaire de cet établissement, invoquant le manque d’effectifs.
L’opposition s’interroge sur la présence dans cette prison réputée délabrée datant du 19e siècle, et non dans un établissement de haute sécurité, de ce prisonnier poursuivi pour des accusations liées à la sécurité nationale.
Daniel Khalife est poursuivi pour des faits remontant à janvier et août 2021, sur une base de la Royal Air Force à Strafford, dans le centre de l’Angleterre. Il est accusé d’avoir obtenu ou tenté d’obtenir des informations « sur un individu qui était ou a été membre » de l’armée britannique, « susceptibles d’être utiles à une personne commettant ou préparant un acte de terrorisme ».
Il est également poursuivi pour fausse alerte à la bombe le 2 janvier. Il nie les accusations portées contre lui.
« Il est extrêmement rare qu’une personne s’évade de prison, mais ce qui est plus grave, c’est qu’il s’agit d’un prisonnier accusé d’un délit terroriste », a admis l’inspecteur en chef des prisons à la BBC. , Charlie Taylor.
Il a souligné que la prison de Wandsworth était particulièrement préoccupante en raison du manque de personnel, qui atteignait 30 % du personnel lors de la dernière vérification il y a deux ans.
Downing Street a rejeté toute responsabilité du gouvernement en matière de personnel, affirmant qu’il avait embauché 4 000 personnes pour le système pénitentiaire depuis 2017 et prévoyait de créer 5 000 postes supplémentaires, en plus d’investir pour ouvrir 20 000 places pour les prisonniers.
La prison de Wandsworth a été autrefois le théâtre de l’une des évasions les plus connues du pays, celle de Ronnie Biggs en 1965, qui purgeait une peine de 30 ans de prison pour l’attaque du train postal Glasgow-Londres deux ans auparavant.
Après s’être lissé avec une échelle de corde, il avait vécu 36 ans à l’étranger, notamment en Australie et au Brésil, avant d’être arrêté en 2001 alors qu’il rentrait volontairement au Royaume-Uni. Libéré pour raisons médicales en 2009, il est décédé en 2013.
Avec l’AFP