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L'Europe

Chars Leopard 2 en cinq questions

Sous pression depuis des jours, l’Allemagne a fini par annoncer mercredi la livraison de chars lourds Leopard 2, réclamés avec insistance par l’Ukraine. Cinq questions pour comprendre l’importance de ces chars et les enjeux de cette livraison à l’Ukraine

L’insistance de l’Ukraine a payé. Le chancelier Olaf Scholz a annoncé mercredi 25 janvier devant le Parlement allemand, la livraison de chars lourds Leopard à l’Ukraine, qui les réclamait depuis des mois pour se défendre contre l’invasion russe. D’autres pays qui achetaient des chars Leopard 2 à l’Allemagne pour leurs forces armées attendaient également l’autorisation de Berlin pour les réexporter.

Pourquoi l’Allemagne a-t-elle hésité à livrer des chars Leopard 2 ?

La crainte d’une escalade militaire avec Moscou et sa réticence à faire assumer à l’Allemagne le leadership du camp occidental expliquent les hésitations du chancelier Olaf Scholz, selon les analystes.

Mercredi matin à Berlin, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a également « expressément encouragé les pays partenaires qui ont des chars Leopard prêts à être déployés à entraîner les forces ukrainiennes sur ces chars ».

Jusqu’à présent, la Finlande et la Pologne se sont déclarées prêtes à le faire. Varsovie, qui veut créer une « coalition de pays soutenant l’Ukraine avec des chars Leopard 2 », annonce vouloir en envoyer 14 à Kyiv.

Selon la presse allemande, une poignée d’autres pays européens seraient également prêts à participer à cet effort.

Pourquoi cette version est-elle importante ?

Pour l’Ukraine, le soutien militaire et financier des alliés occidentaux est crucial. Selon les observateurs, les chars lourds Leopard 2 risquent d’avoir un impact significatif sur le champ de bataille pour les Ukrainiens face au rouleau compresseur des troupes russes qui regagnent un peu de terrain sur le front oriental de l’Ukraine.

Équipée de Leopard 2, « une armée peut percer les lignes ennemies et mettre fin à une longue guerre de tranchées », s’est vanté le patron de RheinMetall dans le quotidien « Bild ». « Avec le Leopard, les soldats peuvent avancer de plusieurs dizaines de kilomètres à la fois. »

Combien de temps pour arriver au front ?

Décider c’est bien, envoyer des chars rapidement c’est mieux… mais difficile. La question du transport de ces équipements sur le front ukrainien a été soulevée par les autorités américaines après la publication de plusieurs articles relatifs à un probable envoi d’une trentaine de chars lourds américains Abrams à Kyiv.

« Cela pourrait prendre des années », ont déclaré des responsables de l’administration américaine au New York Times, qui a préféré garder l’anonymat.

La livraison de tout équipement militaire par l’Occident à l’armée ukrainienne est un parcours du combattant entouré du plus grand secret. Pour éviter d’être pris pour cible par la Russie, des convois furtifs sont mis en place, indique le New York Times.

« Personne ne sait vraiment comment on en arrive là », a admis Heinrich Brauss, un ancien secrétaire général adjoint de l’Otan interrogé par le quotidien américain. En revanche, pour les chars Abrams, on sait à peu près où ils partiront : la plupart de ces chars se trouvent dans des entrepôts de munitions en Europe et surtout en Allemagne.

Et pour transporter du matériel aussi lourd et imposant que des chars, les Allemands et les Américains devront sans doute prendre encore plus de précautions.

De combien de chars parle-t-on ?

L’Ukraine dit avoir besoin de 250 chars modernes et d’autres armements pour une nouvelle offensive. Environ 3 500 exemplaires de ce char ont été produits.

Une dizaine de pays européens ont adopté ce char aux qualités reconnues. La Grèce, avec 350 chars, et la Turquie, avec 298 unités d’occasion, sont les pays qui comptent le plus de modèles 2A4. La Suède possède 280 Leopard 2, dont 160 d’occasion, la Pologne 232. De son côté, l’armée finlandaise en possède 200 qui sont opérationnels.

La Suisse alignera 230 Leopard 2, dont 134 en service et 96 en réserve. L’Espagne en a 219. Le Danemark en a 57 en service, la Norvège en a 54 d’occasion, le Portugal en a 37.

Quant à la France, elle n’a pas de Leopard 2, mais des chars Leclerc. Pour le moment, il n’exclut pas de le fournir. Elle a également déjà fourni 18 chars Caesar de 155 mm à l’Ukraine, prélevés dans les réserves de l’armée française.


Quels sont les avantages des chars Leopard ?

Conçu par le constructeur allemand Krauss-Maffei et construit en série à partir de la fin des années 1970 pour remplacer les chars américains M48 Patton puis le char Leopard 1, le Leopard 2 allie puissance de feu, mobilité et protection.

Ce char possède une fiche technique impressionnante : pesant une soixantaine de tonnes, il peut tout de même atteindre des vitesses de près de 70 km/h grâce à un imposant moteur diesel de 1 500 chevaux. Il est apprécié des Ukrainiens car il consomme beaucoup moins d’essence que le char Leclerc. Il peut également couvrir de longues distances, avec une portée avoisinant les 450 km. Côté armement, il dispose d’un canon lisse d’un calibre de 120 mm.

Côté défensif, il bénéficie d’une « protection passive intégrale » efficace contre les mines ainsi que les lance-roquettes. Avec un équipage de quatre personnes, le Leopard 2 est doté d’outils technologiques – comme des équipements de vision nocturne – qui lui confèrent la capacité de localiser et de cibler l’ennemi, y compris à longue distance.

Il est surtout apprécié d’un point de vue logistique car les opérations de maintenance, l’accès aux munitions et aux pièces détachées sont assez simples. Or, on sait que l’entretien de telles machines, malmenées dans les zones de guerre, est important. Ce char a pu démontrer ses qualités techniques sur de nombreux théâtres de guerre comme au Kosovo, en soutien des forces de l’OTAN, en Afghanistan ou contre l’organisation État islamique dans le nord de la Syrie.



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Photo de William Dupuy

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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