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Charlotte de Vilmorin en campagne pour parler en faveur des plus vulnérables

Charlotte de Vilmorin en campagne pour parler en faveur des plus vulnérables

La Croix : En mars, vous avez publié un livre (1) qui retrace votre parcours d’entrepreneur handicapé et votre vocation de vierge consacrée. Désormais, vous êtes candidat aux élections législatives à Paris. Pourquoi vous lancez-vous dans cette nouvelle aventure ?

Charlotte de Vilmorin : Ce n’était en effet pas prémédité ! L’idée est née d’un constat de la campagne européenne. Lorsque j’ai reçu les professions de foi des candidats, j’ai été surpris, et même très inquiet, de constater que le sujet du handicap était rarement, voire jamais, évoqué dans les programmes. Alors, quand la dissolution a été annoncée, j’ai été surprise : c’était l’occasion de rappeler que le handicap avait sa place dans une campagne électorale.

Je suis bien conscient que le contexte politique est très particulier et je comprends vraiment la gravité de la situation. Mais, dans ma circonscription, traditionnellement de gauche (à cheval sur les 14e et 13e arrondissements de Paris), le blocage du Rassemblement national est moins problématique. Je ne suis pas là pour « gâcher » les voix, mais pour faire entendre une voix différente.

Et pour porter ces voix, vous avez fait le choix d’être sans label, sans parti ?

CDV : Je n’ai pas voulu alimenter les divisions, très fortes dans cette campagne, et parler au plus grand nombre. Je ne voulais surtout pas qu’un parti exploite mon handicap. Être sans étiquette me permet d’avoir la liberté d’expression. Par contre, cela complique considérablement la tâche !

Car sans parti pour vous soutenir, il faut tout apprendre, et vite. Mon équipe, ce sont mes amis. Ils remuent ciel et terre parallèlement à leur travail pour m’aider. Entre le dépôt du dossier de candidature et nos premières négociations, il ne nous restait finalement qu’une dizaine de jours de campagne… Nous déplaçons des montagnes !

Quel programme défendez-vous ?

CDV : J’aborde les sujets qui me tiennent à cœur : les personnes handicapées, les personnes âgées, les aidants, mais aussi la transition écologique, la lutte contre la précarité… Je n’ai pas la prétention de faire seul un discours de politique générale. Ce qui m’importe, c’est qu’il y ait de la diversité au Parlement. Encourageons le dialogue.

Je souhaiterais par exemple organiser une convention citoyenne sur le handicap et la dépendance, qui devrait pouvoir réunir autour d’une même table des personnes concernées, mais aussi très éloignées du handicap, afin d’envisager ensemble des mesures. béton. Je propose un programme participatif. Jeudi 27 juin, nous organisons un grand pique-nique au parc Montsouris, à Paris. L’idée est déjà d’échanger, de rencontrer des gens du quartier… Les gens commencent à nous connaître : un fauteuil avec un chien qui tire dans la rue, ça ne passe pas inaperçu !

Cette blitzkrieg perturbe-t-elle votre quotidien d’entrepreneur et de vierge dévouée ?

CDV : En clair, j’ai dû mettre de côté mon travail pour Newav (sa société dédiée à l’adaptation des véhicules électriques aux personnes en fauteuil roulant, NDLR) pendant deux semaines. Mais le rythme de ma vocation, celui des prières, reste ma colonne vertébrale. Ce sont toujours des moments que je vis de manière personnelle. Je ne mélange pas du tout spiritualité et engagement politique. Il se trouve que je ne parle pas du tout de ma foi dans cette campagne. Je ne pense même pas que ma paroisse le sache…

Mais sans parti, je me sens plus à l’aise pour défendre des idées authentiquement cohérentes avec mes valeurs, sans compromis. Je fais cette campagne pour apporter un message d’inclusion et d’attention aux personnes invisibles, en situation de vulnérabilité. Je ne sais même pas si une vierge consacrée a le droit de faire campagne, mais je ne pense pas que les causes que je défends soient incompatibles avec ma vocation.

(1) Ceci est mon corps, Grasset, 160 p, 16 €.

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