Les voici dans les mers du Sud. Charlie Dalin, à la tête de Macifa été le premier à passer le cap de Bonne-Espérance ce vendredi après 19j 3h43’2 » de mer depuis son départ des Sables-d’Olonne le 10 novembre. Regroupé à moins de quarante milles derrière lui au pointage de 15 heures, Thomas Ruyant (Vulnérable), Yoann Richomme (Paprec-Arkéa) et Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) l’imitera dans les heures à venir et tombera à son tour dans l’Océan Indien.
« J’ai l’impression d’avoir été téléporté ici depuis l’équateur ! » C’est vraiment impressionnant le peu de temps qu’il nous a fallu pour réaliser cette section.observa Dalin avant de passer le premier des trois caps vendéens. C’est fou, j’ai un peu perdu la notion du temps, je ne sais plus vraiment quel jour on est. Il y a des gens en colère autour de moi… Il faut essayer d’aller encore plus vite que vite. »
Le record de Bonne-Espérance, établi en 2016 par Alex Thomson, est de 17j 22h58′. Lors de son Vendée Globe record en 2017 (74 jours 3h36′), Armel Le Cléac’h a passé le cap de Bonne-Espérance 18 jours 3h30′ après avoir quitté les Sables-d’Olonne.
En franchissant cette longitude, la tête de flotte va désormais « entrez dans un sas, dans un tunnel et il faut sortir de l’autre côté »note Jacques Caraës, le directeur de course. « Il y a pas mal d’oiseaux autour du bateau, c’est un vrai marqueur de l’océan Indien. Il n’y a pas encore d’albatros mais cela devrait arriver» a observé Ruyant pendant la séance de midi. C’est le départ d’une grande partie de cette course, c’est à la fois symbolique et important. Tout se passe bien à bord, je suis content d’avoir réussi à rester dans le peloton de tête. »
« Hormis une grosse dépression, l’Indien a l’air bien, on va très vite se retrouver en Australie. Il y aura deux jours et demi difficiles sur les neuf, dix jours de traversée »
Pointé à 110 milles de la tête de course mardi matin, Sébastien Simon a rattrapé le trio de tête grâce à un record de 24 heures (625 milles parcourus). « Je soupçonne que les trois premiers ont eu de vrais problèmes techniques, je les ai trouvés lents et les connaissant, ils sont capables de bien plus que ça. Je ne serais pas surpris s’ils avaient de vrais problèmes, ce n’est pas possible de revenir sur eux comme ça. »analyse Sablais, même si ni Dalin, ni Ruyant, ni Richomme n’ont fait part d’inquiétudes.
« Les conditions vont progressivement se durcir, mais cela restera très raisonnableprédit Simon. Hormis une grosse dépression, l’Indien s’annonce bien, on se retrouvera très vite en Australie. Il y aura deux jours et demi difficiles sur les neuf ou dix jours de traversée. »
Derrière ce quatuor leader apparaît Nicolas Lunven (Holcim-PRB) et Jérémie Beyou (Charal), situé à un peu plus de 160 milles de Dalin. Samantha Davies, qui clôture le top 10, est déjà à plus de 700 milles.
