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Charente : une usine propose à ses salariés une mutation au Portugal… avec un salaire inférieur

En Charente, les salariés de l’usine de robinetterie Sanifirst (Groupe Presto) ont eu la surprise de recevoir une étrange proposition de leur direction.
L’entreprise a décidé de délocaliser une partie de sa production au Portugal, en proposant un transfert sur place… avec un salaire parfois divisé par trois.
Alors que l’entreprise affirme respecter la loi, ses salariés dénoncent un manque de considération.

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WEEK-END 20h

Quitter la Charente pour le Portugal… avec un salaire divisé par trois. C’est la proposition reçue par la plupart des neuf derniers salariés de Sanifirst, à Gond-Pontouvre, fabricant de robinetterie de laboratoire. Le groupe Presto, auquel appartient l’entreprise, a décidé de fermer son site charentais d’ici la fin de l’année. Hamid Fodil, l’un de ces salariés, s’est vu proposer un poste au Portugal rémunéré à 830 euros brut par mois. « Actuellement, j’ai un salaire net de 1 600 euros par mois. J’ai ma vie familiale et sociale en Charente. Cette proposition est absurde »s’insurge-t-il dans le reportage de 20 heures de TF1 visible en tête de cet article.

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« On m’a proposé d’aller au Portugal pour un salaire de 1 200 euros brut »indique à son tour Victor Costa, chef d’atelier au sein de la même entreprise. « Aujourd’hui, je gagne près de 3 000 euros brut… »précise-t-il.

Cette usine de fabrication de robinetterie est quasiment à l’arrêt. Si une trentaine de salariés y étaient actifs il y a dix ans, le groupe Presto annonce qu’il est aujourd’hui trop déficitaire. « Je suis à un an de la retraite, donc si je pars au Portugal, je ne cotiserai plus à la retraite française. Je vais donc perdre ma longue carrière, et je me retrouverai à travailler encore longtemps. »alerte Bruno Dauvergne, magasinier chez Sanifirst.

Le Grand Angoulême réclame un remboursement

La communauté urbaine est également abasourdie. Le Grand Angoulême, propriétaire des lieux, avait accordé à l’entreprise une réduction sur ses loyers de 300 000 euros sur dix ans. L’argent ne sera finalement jamais récupéré, aucune obligation de remboursement ne pesant sur les entreprises de moins de 1 000 salariés.

« C’est de l’argent public, et ce qui est encore plus choquant, c’est que le développement de cette entreprise repose sur des contrats avec l’Éducation nationale et les hôpitaux »s’indigne Gérard Dezier, vice-président chargé des ouvrages et du patrimoine de la Communauté urbaine du Grand Angoulême.

Aux côtés de ceux transférés au Portugal, l’entreprise reclasse trois salariés vers d’autres sites en France. « Ces propositions de transfert ont été formulées exclusivement comme des alternatives au licenciement pur et simple des salariés »commente le groupe Presto. Un système souvent voué à l’échec, selon certains experts. « Si l’obligation de proposer des postes à l’étranger a disparu en 2017, c’est parce qu’on s’est rendu compte, sur le terrain, que cela ne servait absolument à rien », explique Me Déborah David, avocate spécialisée en droit du travail, interrogée dans notre reportage. L’usine fermera ses portes fin mars 2025.


MT | Reportage TF1 : Pierre Gallaccio, Tristan Vartanian

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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