Une rue bordée de maisons rénovées des années 30, des jardins qui sentent le lilas, et un calme à peine troublé par le chant des oiseaux… La rue Alfred-Roth, qui s’étend entre la rue Jean-Martin et la rue des Ursulines, est l’une des le plus prisé de Vannes et aussi l’un des plus chers au prix au m² : 8 441 € en moyenne pour les ventes réalisées en 2022 et 2023. 7 033 € le m2 en moyenne pour les transactions enregistrées de 2019 à 2023 (voir infographie ci-dessous). Cela n’a pas toujours été le cas : « Nous avons acheté notre maison pour 130 000 F au début des années 1970. A l’époque, la rue n’était pas répertoriée. Les gens voulaient quelque chose de nouveau », se souvient un couple de retraités. Un autre retraité, habitant à deux pas rue des Hautes-Folies, a acheté son terrain il y a 40 ans pour 200 F le m² : « Ce n’était pas cher ! Après, ça a grimpé en flèche.
Des villas à plus d’un million d’euros
Aujourd’hui, la popularité de la rue Alfred-Roth et du quartier est à son apogée. Ici, la villa moderne d’un commerçant vannetais bien établi dans la rue ; là, le domicile d’un notaire ou celui d’un médecin ou encore celui d’un chef d’entreprise. Des maisons qui dépassent allègrement le million d’euros comme celle, invisible de la rue Alfred-Roth, offrant 347 m², achetée… pour être démolie et faire place à une future villa ; ou celle cachée dans une impasse privatisée donnant sur la rue du Jointo, la sœur jumelle de la rue Alfred-Roth. « Fin 2023, une maison de 96 m² rue Alfred-Roth s’est vendue 1,3 M€, soit 13 500 € le m² », explique Arthur Incelin, de l’agence Arthurimmo à Vannes.
A l’époque, la rue n’était pas répertoriée. Les gens voulaient quelque chose de nouveau…
Et quand on n’atteint pas le million, on n’en est pas très loin : « Cela fait 22 ans que j’habite rue du Jointo », explique un riverain. J’ai acheté ma maison de 140 m² pour 295 000 €. Nous sommes presque le triple aujourd’hui.
A deux pas, entre deux belles villas des années 30, se démarque une maison des années 70. Vendu 780 000 € à un médecin, il sera entièrement rénové. « Le maire était opposé à la construction d’un immeuble là-bas », se souvient un voisin. Un couple confie avoir acheté leur maison en 1986 pour 800 000 F. La somme est à peu près la même aujourd’hui… en euros.
Il y a dix ans, les maisons du centre ne dépassaient pas le million. Aujourd’hui, c’est monnaie courante…
Les Cannois et Niçois en quête de fraîcheur
Le quartier de Limoges n’est pas le seul où les prix s’envolent. C’est le cas dans le quartier de la place Jean XXIII : 2,1 M€ pour une maison de 243 m² rue Duguesclin, 1,8 M€ pour une maison de 290 m² rue Alfred-Guérin. Avenue Roosevelt, trois maisons vendues pour plus d’un million d’euros. Rue Victor-Bash, une maison de 220 m² adjugée 1,7 M€. Rue Mgr-Tréhiou, une vente a été conclue à 1,4 M€ soit 9 793 € le m². Rue Albert-1er, le prix au m² atteint 7 500 €… « Il y a dix ans, les maisons du centre ne dépassaient pas le million. Aujourd’hui, c’est monnaie courante», constate Sylvain Contzen, directeur de l’agence Kermarrec. Et cela peut aller jusqu’à 2 millions d’euros dans les quartiers du Bois du Vincin et de Campen !
Qui achète à ce prix ? « Au-dessus de 500 000 €, peu d’acquéreurs se tournent vers les banques. Ils achètent du liquide. Chaque semaine, des Cannois ou des Niçois viennent acheter ici », explique Arthur Incelin. « Ce qui se vend le plus, ce sont les maisons des années 30 en centre-ville et les appartements de luxe avec ascenseur », ajoute Sylvain Contzen. Le prix au m² des appartements peut même être plus élevé que celui des maisons. Les grands appartements de luxe en ville peuvent se vendre entre 6 000 et 9 000 € le m² !
Les rues les plus chères de Vannes selon les ventes sur cinq ans