Champions Cup – La belle symphonie des éclairs de la ligne d’attaque de l’Union Bordeaux-Bègles
L’Union Bordeaux-bègles a une nouvelle fois infligé une correction aux Saracens à Chaban-Delmas (45-12) pour rejoindre les Harlequins en quart de finale. Un match qui se jouera encore à Chaban !
Six essais marqués, quarante-cinq points au tableau d’affichage : l’Union Bordeaux-Bègles n’a pas bien fait face aux Saracens humiliés pour la deuxième fois de la saison au stade Chaban-Delmas (45-12). Yannick Bru pourrait bien rester retenu, concédant qu’il craignait un match délicat après un premier acte conclu sur le score de 10 à 0 et expliquant que ce succès ne pouvait être comparé à la victoire acquise sur le score de 55 à 0,15 en janvier. , son équipe dominait encore largement les champions anglais en titre.
Après seulement treize minutes de jeu, les Bordelais étaient déjà entrés à trois reprises dans le but adverse et se sont encore vu refuser deux nouveaux essais, avant le premier valable inscrit par Mateo Garcia quatre minutes avant la pause. Avec un peu plus de réussite dans la zone de but et un arbitre de touche moins pointilleux pour signaler un en-avant entre Damian Penaud et Louis Bielle-Biarrey, il est évident que la facture aurait été bien plus lourde que la capitulation anglaise n’aurait été enregistrée en moins de quarante minutes sans que personne ne puisse contester ce verdict prématuré. Ainsi, même si le tableau d’affichage est resté figé pendant de trop longues minutes, la domination de l’UBB a été criante dès les premiers contacts, tandis que les Anglais tentaient de mettre une pression intense dans les zones d’affrontement et sur la ligne d’avantage, parvenant même à repousser les Girondins. sur quelques offensives. Mais les avants bordelais éteignent rapidement toute tentative de rébellion, en attaquant chaque regroupement, récupérant de précieux ballons au sol.
Face à une telle intensité, même l’expérimenté Maro Itoje a perdu sa lucidité, se permettant de commettre une erreur évitable, pour ne pas dire stupide, en tapant le ballon pour stopper une offensive bordelaise. La deuxième ligne des Sarrasins a écopé d’un carton jaune, sous les acclamations d’un stade Chaban-Delmas bénéficiant enfin d’un arbitrage vidéo favorable à ses protégés. Une supériorité numérique logique car l’indiscipline des Sarrasins était flagrante (neuf penaltys contre deux à la pause), ce qui fut aussi un indicateur majeur de la domination de l’UBB. Une supériorité numérique qui a surtout permis aux Girondins d’inscrire le premier essai du match.
Le vol de la patrouille française
Après ce corps à corps, cette guerre de l’ombre, et donc deux tentatives opportunistes de Mateo Garcia après les exploits de Romain Buros et Tevita Tatafu, la « patrouille de France » s’est lancée dans une symphonie finalement dénuée de fausses notes pour conclure des mouvements clairs. . Si l’orage couvait en première mi-temps, la foudre a frappé lors du deuxième acte, avec une multitude d’éclairs magnifiques sur la pelouse d’un stade Chaban en ébullition. Damian Penaud s’est amusé, Nicolas Depoortere s’est envolé à deux reprises, Louis Bielle-Biarrey a également accéléré à deux reprises, Maxime Lucu a bénéficié d’une énième standing ovation de son public, tout comme l’increvable « Big Ben » Tameifuna, sonnant encore le glas de ses adversaires.
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Alors, si ce succès a ouvert la voie aux quarts de finale, permettant ainsi aux Bordelais de poursuivre leur parcours dans une compétition où ils avaient été si séduisants lors de la phase de groupes, il avait surtout un petit avant-goût d’un passé assez récent, rappelant le niveau atteint par cette équipe entre novembre et janvier derniers, capable de remporter huit victoires consécutives toutes compétitions confondues avant de s’accrocher tant bien que mal à son fil conducteur lors du Tournoi des 6 Nations. « C’est bon pour la confiance en nous, dans notre travail, dans la structure du club, sourit Yannick Bru. Il n’y a rien de miraculeux. A partir du moment où tout le monde travaille ensemble, on progresse forcément un peu. Les travaux ont commencé en novembre, après quatre ou cinq semaines de collaboration. Aujourd’hui, nous sommes performants car nous avons l’ensemble de nos effectifs présents. C’est beaucoup plus confortable. On retrouve les standards d’un grand match de phase finale où les joueurs veulent montrer leur meilleure image et travailler les uns pour les autres. Cela ne se fait pas en claquant des doigts, mais en passant du temps ensemble. »
L’UBB a brillamment conquis le droit à une nouvelle semaine de travail avec un gros match à jouer en perspective, à Chaban-Delmas contre les Harlequins. Et la possibilité de se hisser dans le top 4 de cette compétition pour la deuxième fois de son histoire. Ce ne serait pas anodin pour une équipe dont l’ambition est de rêver le plus longtemps possible, portée par son jeu spectaculaire et les promesses de la chute. « Nous sommes dans les huit mais si nous sommes battus la semaine prochaine, nous serons unanimes pour dire que c’est un échec. Nous sommes encore loin des objectifs que nous avons tous en tête.