Ravi de la victoire bonifiée contre Bristol ce samedi soir et occupant la première place du groupe 2, le capitaine rochelais Grégory Alldritt insiste sur la marge de progression dont dispose son équipe et sur son ambition pour les phases finales. Le troisième ligne international revient également sur son ascension vers le pouvoir personnel.
Grâce à cette victoire bonifiée contre Bristol, vous comptez désormais neuf points en deux journées. Comment voyez-vous ce succès ?
Déjà, nous sommes heureux d’avoir empoché ce point bonus. C’était vraiment un grand objectif, clôturer ces deux premières journées de Champions Cup avec deux victoires. Après, on ne va pas se répéter mais on va essayer de ne pas commettre les mêmes erreurs qu’en début de saison. Il faut rester très humble et se remettre au travail car un bel accueil nous attend contre Clermont samedi prochain.
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Vous faites très mal à votre adversaire dans l’axe et en conquête, avec quatre essais consécutifs à des ballons portés. Le discours était-il centré là-dessus ?
C’est le discours que nous tenons depuis des années. On a beaucoup de ballons, on a une grosse mêlée et une bonne défense. Ces trois points ont été validés même si Bristol s’est montré plutôt bon sur les défenses « bus » et nous a contrarié. C’était un beau défi pour nous.
Vous avez dit, avant le match, qu’il ne fallait pas s’éparpiller dans le jeu et ne pas surjouer. Sur ce point, la première mi-temps vous a-t-elle donné des regrets ?
À la mi-temps, je pense que nous étions globalement satisfaits, mais un peu frustrés car nous aurions pu marquer plus d’essais. Nous sommes entrés plusieurs fois dans leur camp, près de leur ligne de penalty et nous n’avons pas marqué. Ce n’est pas grave, les choix d’Ihaia (Ouest) étaient les bons et il ne manquait presque rien sur ses passes au pied. Nous avons dû faire preuve d’abnégation et de résilience. On s’est dit que ça paierait plus tard.
Vous évoquez les bons choix d’Ihaia West. On lui a confié beaucoup de responsabilités lors de cette première quinzaine de Champions Cup, avec succès…
Il a fait deux très bons matches. Mais, quand la charnière est critiquée depuis le début de la saison, c’est surtout parce qu’on n’a pas fait le travail en amont. Ici, nous l’avons fait récemment et cela met la charnière dans une meilleure position pour prendre les bonnes décisions et bien performer. C’est formidable pour Ihaia qu’il puisse saisir cette opportunité.
Est-ce particulier d’affronter une équipe aussi entreprenante que Bristol, capable de repartir des vingt-deux mètres ou d’allumer des mèches sur tout le terrain ?
Cela nécessite de rester attentif. Mais nous sommes plutôt bons défensivement en ce moment, et nous devons avoir confiance en nos atouts, rester structurés et disciplinés. Nous l’avons été, même si nous pouvons encore faire davantage d’efforts. Honnêtement, nous sommes sur la bonne voie. Après, c’est bien de prendre le bonus mais c’est bien aussi que le match ne soit pas parfait, qu’on ait quelques points à travailler. Cela nous permettra de garder le cap pour les semaines à venir.
Cela signifie-t-il qu’il vous reste encore beaucoup de place ?
Oui, nous avons beaucoup de marge. C’est plutôt bien de marquer 35 points à Bristol et de dire qu’on a de la marge. C’est encourageant mais la vigilance est de mise. On fait deux bons matches en Champions Cup mais il faut valider ça samedi prochain.
La saison dernière, même si vous étiez qualifié, vous avez débuté cette compétition par deux défaites, vous obligeant à accéder à la phase finale. Ces deux réussites vous apportent-elles plus de sérénité ?
On commence à voir l’importance d’accueillir les matches de la phase finale, surtout quand on a un tel public. L’objectif n’est bien sûr pas seulement de se qualifier. Sinon, c’est beaucoup trop dur. L’objectif est de finir le plus haut possible pour recevoir un maximum de matchs ensuite. Le prochain match de Champions Cup (réception du Leinster, NDLR) sera important et dictera la suite. On verra match après match, c’était les mots de Patrice Collazo (sourire).
Sur le plan personnel, vous vous sentez mieux physiquement. Vous avez touché beaucoup de ballons et trouvé beaucoup de progrès dans la défense adverse…
Oui, je me sens bien physiquement. J’ai toujours dit que je travaillais dur et que je sentais que le travail payait. Ensuite, c’est toujours pareil, l’équipe est plus performante, donc c’est aussi plus facile de s’exprimer. Je pense que les 5 premiers, sur les deux derniers matches, ont fait du très bon travail. Quand on joue en troisième ligne derrière, c’est plus facile. Il faut désormais garder les pieds sur Terre. Nous allons analyser cela avec le staff et continuer à travailler.
Et vous vous êtes retrouvé, à deux reprises, à quelques centimètres du but dans les dernières minutes !
La fin du match me rapportera du café aux trois quarts toute la semaine (rires). Teddy (Thomas) me l’a déjà dit !
Vous parliez de continuer à travailler. Cela implique-t-il également la nécessité de développer votre jeu ?
Quand je travaille, c’est pour le faire évoluer. Mais il ne s’agit pas non plus de le révolutionner. Je pense que je me suis aussi perdu par moments en voulant trop travailler sur mes points faibles. Je m’efforce de travailler physiquement, avant tout d’avoir un bon poids pour pouvoir bouger selon les besoins. Et j’essaie d’apporter beaucoup d’énergie à l’équipe.