Baptiste Jauneau a brillé face au Stade Français la semaine dernière. Avant de disputer sa première demi-finale de Challenge Cup (contre les Sharks, samedi 13h30), le demi de mêlée clermontois est revenu sur la douleur de la défaite à Bordeaux-Bègles et sa nouvelle vie sans casque rose.
Baptiste, tu te prépares à disputer ta première demi-finale en carrière. Quelles émotions prédominent ?
Je suis fier et heureux de pouvoir jouer ce match J’essaye de ne pas me dire que c’est une demi-finale. Cela ne change pas grand-chose pour nous, c’est un match un peu comme les autres, même s’il y a beaucoup de tension et d’excitation.
La saison clermontoise se joue-t-elle samedi ?
Je ne sais pas, c’est sûr qu’on vit une saison un peu compliquée… Ce serait bien de faire quelque chose en Challenge pour trouver un peu de réconfort dans nos cœurs.
Vous affronterez une troisième équipe sud-africaine en un an (après les Stormers et les Cheetahs). Vous attendez-vous à un nouveau défi frontal ?
Exactement, mais je pense qu’ils jouent beaucoup derrière. Certes, ils ont un pack énorme, mais ils ont un style de jeu européen avec des trois-quarts qui mettent beaucoup de vitesse.
Comment vous préparez-vous à l’idée d’être taclé par Eben Etzebeth ou Bongi Mbonambi ?
Je me prépare surtout à affronter Eben Etzebeth car il met beaucoup de pression sur le numéro 9 sur les jeux au pied. D’autant que je suis toujours sur le point d’être contré donc je me suis entraîné différemment. Cette semaine, nous avons mis en place des choses précises avec Ian Vass, notre coach aux coups de pied.
Envisagez-vous d’utiliser beaucoup de vitesse pour déstabiliser les Sud-Africains ?
Nous serons dans tous les cas obligés de heurter le mur, force est de constater que la vitesse sera obligatoire si l’on veut les déplacer.
Sur un plan plus personnel, vous semblez renaître après un début de saison compliqué. Qu’est ce qui a changé ?
Je n’ai plus de blessures à la cheville et je ne m’en soucie plus, je me sens mieux dans ma tête. D’un point de vue stratégique et technique, je me sens mieux et je joue clairement mieux qu’avant.
Le match contre le Stade Français est-il votre match référence ?
Oui et non parce que j’ai débuté, contre le Stade Français en plus, j’ai joué 73 minutes et c’était une des premières fois que je jouais autant, j’ai marqué un essai supplémentaire. Et ce n’est pas parce que je manquais de justesse stratégique et technique, j’ai notamment frappé un coup de pied directement en touche…
Le vrai Baptiste Jauneau est-il revenu ces dernières semaines ?
Clairement! Après ça va aussi avec l’équipe, je dépends beaucoup d’eux et vice versa, comme contre les Cheetahs où mon jeu au pied n’était pas bon et on était sous pression. J’espère juste que ce n’était pas un incident et que cela continue jusqu’à la fin de la saison.
Lors de votre test contre Paris, vous avez crié de rage devant le public clermontois. Était-ce une forme de libération ?
Un petit oui ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu une ambiance pareille. Le public, le staff et les joueurs étaient furieux et quand j’ai marqué, c’est venu tout seul. C’est peut-être aussi lié à la défaite à Bordeaux où on a fait un non-match et où je n’avais pas été bon…
Vous avez été très affecté par la défaite à Bordeaux-Bègles, comment expliquez-vous cette émotion ?
C’était un vrai coup dur pour le moral, cette défaite nous mettait douzième, pas loin des barrages… Oui, ça m’a fait très mal au casque car on sortait d’un bon match contre l’Ulster et au final on a fait un pas en avant et trois pas en arrière.
Christophe Urios a récemment salué votre leadership, en quoi avez-vous progressé sur ce point ?
Je laisse simplement les choses arriver. J’ai pris l’aide des animateurs du groupe, je les ai écoutés et j’ai essayé petit à petit de les imiter. Quand Christophe Urios m’a nommé capitaine, j’ai commencé à parler davantage même si je ne prononçais jamais de longues phrases.
Grosse bouffée d’oxygène pour les Auvergnats : séduisants et améliorés face au leader parisien, ils profitent également de la défaite de Montpellier dans la course au maintien. Pas encore clair, l’horizon s’éclaircit quand même.https://t.co/70vwl7l4Uv
– RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) 30 avril 2024
Vous êtes le seul demi de mêlée pur qui reste, ressentez-vous plus de pression ou êtes-vous encore plus excité ?
Excitation! Je suis déçu pour Sébastien car il fait une super saison, je dois juste faire attention à ne pas avoir de crampes (rires). Cela m’est souvent arrivé vers la 60e minute, mais depuis plusieurs matches, je suis meilleur pour jouer avec le rythme des matchs de haut niveau.
Cette demi-finale est-elle aussi l’occasion d’envoyer un message à vos détracteurs et de montrer que Clermont a encore faim ?
Je ne sais pas. Clermont a toujours été un grand club, et pour que ça continue, il faut gagner des titres et cela commence par la Challenge Cup cette saison.
Vous ne portez plus de casque, pourquoi ?
J’avais arrêté à cause de la règle de la LNR où je ne pouvais plus porter le casque rose. Et puis, j’en avais marre de porter le même que tout le monde, mes grands-parents non plus ne me reconnaissaient pas (rires). Je m’entraîne toujours sans casque alors je me suis lancé dans les matches.