La vague de chaleur étouffante, avec des températures dépassant les 40°C dans certaines régions pour le 10e jour consécutif, est si intense que les autorités grecques ont ordonné la fermeture du site le plus visité de Grèce de 12h00 à 17h00 heure locale (09h00 à 14h00 GMT).
Le mercure devrait monter jusqu’à 43 degrés dans certaines zones, et 40 degrés en Attique, où se trouve Athènes, avec un risque très élevé d’incendies, a averti la Protection civile.
« Je ne suis pas habituée à ça au Royaume-Uni. Il pleut généralement. »plaisante cette touriste britannique de 35 ans, Lucy Johnson, lunettes de soleil sur le front et visage rouge, tout juste descendue de son bateau de croisière au Pirée, le grand port proche de la capitale.
Le pic de cette canicule est attendu mercredi et jeudi, selon les météorologues.
La chaleur est fatigante, mais pour le site du patrimoine mondial de l’UNESCO, c’était « maintenant ou jamais », dit la jeune femme qui n’est là que pour la journée.
Record de fréquentation
Comme elle, les touristes se pressent avant la fermeture temporaire autour du site qui a enregistré l’an dernier un record de fréquentation avec quelque 4 millions de visiteurs.
L’emblématique monument antique avait déjà dû fermer au public deux jours de suite aux heures les plus chaudes de la mi-juin, lorsque la Grèce avait subi une vague de chaleur particulièrement précoce.
« Est-ce la file d’attente ? » demande l’un des visiteurs, incrédule, en voyant une file d’attente d’une centaine de mètres.
Les vacanciers patientent en plein soleil, et seule une légère brise les préserve de la chaleur. Les plus épuisés cherchent l’ombre près des oliviers, le visage luisant.
Pour prévenir tout accident, la Croix-Rouge grecque distribue des bouteilles d’eau froide et une dizaine de bénévoles guettent tout signe d’inconfort.
« Puis-je vous donner quelques informations (…) pour vous protéger dans ces jours difficiles ? » dit l’un d’eux en tendant un tract à un passant.
« Chaque année est pire que la précédente, et les vagues de chaleur sont plus intenses et plus fortes », explique Vassiliki Dalla, une infirmière de la Croix-Rouge habituée à ce type d’actions préventives.
« Les gens viennent peut-être de pays qui n’ont jamais connu ce genre de températures », Elle ajoute. « Parfois, ils surestiment leur force. »
Pour atteindre le Rocher sacré où dominent le Parthénon et d’autres « trésors« datant du 5ème siècle avant JC, il faut emprunter un sentier court mais raide, qui peut être difficile par temps très chaud.
Certains sont venus préparés, chapeau, bouteille d’eau et crème solaire. D’autres, un peu moins.
Liz Pickavamc, une touriste britannique de 45 ans, attend patiemment à l’ombre, un t-shirt blanc enroulé autour de la tête. « J’ai oublié mon chapeau ! » elle plaisante.
Elle confie qu’elle n’avait pas regardé la météo mais « Après tout, c’est juillet en Grèce », elle dit.
« Unique au monde »
Carlos Perez, 53 ans, est tête nue malgré les 33 degrés de chaleur de la mi-matinée. Il se passe une bouteille d’eau froide sur la nuque pour essayer de se soulager, à côté de sa femme qui porte une casquette.
« C’est une femme typique, je suis un homme typique. Je n’ai rien fait, elle a tout planifié. »il commente.
Le couple originaire de Barcelone n’a pas hésité une seconde à venir à l’Acropole, canicule ou pas. « C’est quelque chose d’unique au monde. Si vous venez ici, vous devez le visiter. »
Sa fréquentation ne cesse de croître au point que les autorités ont dû instaurer des plages horaires de visite.
Durant l’été 2023, marqué également par des fermetures partielles en raison de la chaleur, quelque 23.000 personnes se sont précipitées sur le site certains jours, selon le ministère de la Culture.