Michel Barnier, qui poursuit ses discussions pour former son gouvernement, a promis que tout le monde serait là « sa place »notamment sa famille politique Les Républicains, qu’il retrouvera jeudi sur ses terres savoyardes et qui, comme les macronistes, fait monter les enchères.
« Je formerai le gouvernement la semaine prochaine avec des ministres sérieux et un gouvernement qui sera équilibré, représentatif, pluriel et naturellement (avec) ma famille politique »a déclaré le Premier ministre au Bourget-du-Lac en Savoie, sa terre d’élection, où il a été président du département pendant 17 ans.
L’ancien ministre de l’Environnement venait de visiter l’Institut national de l’énergie solaire, qui, selon lui, était un grand « ventilateur »avant de montrer une nouvelle fois son attachement aux services publics dans une maison de France Services.
Il est attendu dans l’après-midi à Annecy (Haute-Savoie) par les députés et sénateurs LR réunis pour leur rentrée parlementaire.
M. Barnier a déclaré qu’il avait « des relations très amicales et très cordiales » avec le président LR du Sénat, Gérard Larcher, ainsi qu’avec les chefs de file LR des députés Laurent Wauquiez et des sénateurs Bruno Retailleau. « Chacun aura sa place »a-t-il assuré, alors que plusieurs responsables LR mais aussi ministres sortants aimeraient se voir dans son gouvernement.
Le nom de Laurent Wauquiez circule pour le poste de ministre de l’Intérieur et Annie Genevard a dit publiquement qu’elle accepterait d’aller à l’Education.
Exigences
LE « Des CV LR atterrissent sur le bureau de Michel Barnier »observe un sénateur amusé, convaincu que Laurent Wauquiez ne peut « rester dans un bourbier à l’Assemblée, tandis que d’autres prennent la lumière au gouvernement ».
Après avoir refusé d’en faire partie, les parlementaires LR ont changé d’avis et ont donné mercredi leur feu vert à la participation au futur gouvernement, mais « pour une véritable politique de droite ».
La droite joue un rôle central à l’Assemblée nationale, malgré la petite taille de son groupe, composé de seulement 47 élus.
Devant ses adjoints, mercredi, M. Wauquiez a exposé ses revendications. Il s’est montré préoccupé par « la reconduction des ministres sortants qui ne donnent pas l’image du changement »demandant à Michel Barnier « Ne soyez pas l’otage de la politique d’hier ».
Il n’a pas non plus caché son opposition à la possibilité d’introduire la « proportionnel qui menace la stabilité de nos institutions »et attend des détails sur « L’immigration, la trajectoire budgétaire, le péril des hausses d’impôts et la valorisation du travail ».
Le Rassemblement national (RN) a fait de l’instauration de la proportionnelle l’une de ses conditions pour ne pas censurer le gouvernement.
En matière d’immigration, M. Barnier a exprimé son inquiétude quant à » maître « avec « rigueur et ténacité » mais aussi avec « humanité »La création d’un ministère dédié à l’immigration, comme ce fut le cas sous Nicolas Sarkozy, un temps envisagée, semble écartée, selon un dirigeant de l’ancienne majorité.
« Pas facile »
Les députés du parti Renaissance macroniste ont rencontré mardi soir Michel Barnier. Le bureau exécutif du parti, réuni mercredi soir, n’a pas formellement confirmé sa participation au gouvernement, souhaitant poursuivre la « discussions programmatiques » et érigeant en « impératif » la présence de la gauche ainsi que de la droite et du centre dans la nouvelle équipe.
Son secrétaire général, Stéphane Séjourné, s’est dit favorable à « prenez les ministères de la bonne nouvelle »selon un participant, et« imposer un maximum de vues de la Renaissance »Mais l’ancien Premier ministre Gabriel Attal ne semblait pas croire que le parti pourrait « imposer quoi que ce soit » à Michel Barnier, selon la même source.
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur démissionnaire, a mis en garde contre « l’éclatement » du bloc central, entre l’aile droite prête à rejoindre le gouvernement et l’aile gauche très réticente.
Aurore Bergé, de l’aile droite, a déclaré sur RTL que « alternance » exigé par les Français lors des élections législatives était de « incarner, malgré tout, les membres du bloc central » au gouvernement, mais elle a reconnu que ce n’était pas « pas facile ».
Le ministre sortant de l’Economie, Bruno Le Maire, a fait ses adieux à Bercy jeudi, espérant que la France ne reviendra pas « reculer » en termes de baisses d’impôts et de finances publiques, alors que le premier défi du gouvernement sera la construction du budget dans un contexte d’explosion des déficits.
Le président de la République, Emmanuel Macron, qui a promis de rester en retrait, sera néanmoins jeudi soir au Havre aux côtés d’Edouard Philippe, un allié avec lequel les relations se sont à nouveau refroidies depuis que le patron d’Horizons a annoncé sa candidature à l’Elysée.
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