« Ceux qui réclament à la fois un cessez-le-feu à Gaza et la création d’un « Etat palestinien maintenant » évitent les contradictions d’un tel scénario »
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« Ceux qui réclament à la fois un cessez-le-feu à Gaza et la création d’un « Etat palestinien maintenant » évitent les contradictions d’un tel scénario »

« Ceux qui réclament à la fois un cessez-le-feu à Gaza et la création d’un « Etat palestinien maintenant » évitent les contradictions d’un tel scénario »

LLe Hamas est-il sorti victorieux de sa confrontation avec Israël ? La messe n’est pas dite. Elle a subi de lourdes pertes et rien n’indique encore que le gouvernement israélien soit sur le point de retirer son armée de la bande de Gaza. Politiquement, c’est tout autre chose. Il a réussi à insuffler un nouveau souffle à la cause palestinienne, au point de réveiller un vaste courant d’opinion favorable à la création d’un État palestinien. Des appels se font entendre de partout pour que la « communauté internationale » force la main à Benjamin Netanyahu, en lui imposant des sanctions comme moyen de pression.

Cette option a-t-elle des chances de réussir dans un avenir prévisible ? Le manque de réalisme est le principal reproche qui peut lui être fait. Elle ne s’intéresse qu’à la ligne d’arrivée, ignorant les obstacles qui se dressent sur son chemin. Elle se berce l’illusion qu’il n’y a rien de plus simple, qu’« il n’y a qu’à faire » c’est…

Il serait aussi plus sage de parler d’illusions, au pluriel. La première est de croire que Netanyahou détient les clés du succès ou de l’échec de ce projet. Son opposition à la création d’un État palestinien est connue et il fera tout pour torpiller cette idée. Mais « Bibi » (le surnom du chef de l’Etat israélien) Sa survie politique dépend de la bonne volonté des ministres d’extrême droite Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, partisans de l’annexion de la Cisjordanie. Il préférera cent fois les sanctions à un pitoyable retrait de la vie politique.

Mais ce n’est pas tout. Derrière eux se tient le puissant mouvement religieux des colons qui se moque des sanctions. Il ne laissera pas se répéter le scénario qui a prévalu en 2005, lors de l’évacuation de la bande de Gaza par Ariel Sharon, Premier ministre d’Israël de 2001 à 2006. La résistance sera féroce. Beaucoup d’entre eux sont armés plus que nécessaire, d’autant plus que Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, a décidé de distribuer généreusement des armes aux citoyens dont la vie pourrait être menacée par le terrorisme. Aujourd’hui, cette diffusion est devenue un véritable problème de sécurité publique.

Netanyahou n’est pas éternel

Une troisième ligne de résistance naîtra de jeunes soldats à qui il sera demandé d’évacuer tout ou partie des territoires par la force. Mais l’armée israélienne n’est plus ce qu’elle était. Les meilleures unités d’infanterie sont peuplées de sionistes religieux, dont beaucoup vivent dans les colonies. Cela reviendrait à leur demander d’évacuer leurs propres maisons.

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