Plusieurs propositions ont été faites pour réduire un système fiscal critiqué.
Il existe des dizaines, voire des centaines, d’impôts en France. Pour être honnête, personne ne le sait vraiment. Aucun document ne recense le nombre de mesures fiscales en vigueur en France. Certains sont très connus, d’autres moins ; certaines sont acceptées, d’autres font l’objet de vives contestations. Au point que dans quelques jours, les députés aborderont un sujet explosif : la réduction d’un système très critiqué.
Toutefois, ce n’est pas la tendance du moment. L’heure est plutôt à l’augmentation de la fiscalité, l’État cherchant de nouvelles recettes. Mais on parlera bientôt d’une réduction d’impôts, qui pourrait profiter à des milliers de Français.
Avec 15,3 milliards d’euros de recettes pour l’État en 2022, les droits de succession sont l’un des mécanismes fiscaux qui rapporte le plus d’argent chaque année. Qualifiés d’« impôt en cas de décès » par certains, il s’agit de taxes qui doivent être versées au fisc lorsque le patrimoine hérité des enfants dépasse 100 000 euros par personne. Pour beaucoup, ces règles actuelles doivent être modifiées. Plusieurs députés se sont donc emparés du sujet pour modifier la loi.
Ils proposent que le plafond d’exonération d’impôt passe à 150 000 euros lorsque la succession émane d’un parent. Un député propose même de le porter à 200 000 euros. Il est également suggéré que les grands-parents pourraient léguer leur héritage directement à leurs petits-enfants, ignorant leurs enfants même s’ils sont encore en vie : jusqu’à 150 000 euros pourraient alors être empochés par les jeunes héritiers, sans payer d’impôt… contre 1 594 euros actuellement.
Ces propositions sont formulées par le groupe de droite présidé par Laurent Wauquiez, mais aussi Christophe Plassard (Horizons). Si la gauche devait s’opposer à ces mesures, environ 200 députés pourraient se prononcer en faveur de ces ajustements. La droite donc, tout comme éventuellement la coalition présidentielle. Gabriel Attal, chef de file du groupe, avait indiqué lors de la campagne pour les législatives vouloir également relever les seuils.
Le (gros) problème ? Ces dispositions entraîneraient une perte de recettes pour l’État : elle n’a pas été chiffrée et, surtout, aucune véritable méthode de compensation n’a été formulée. Bien sûr, cela est intéressant en ces temps difficiles. Par ailleurs, selon l’Observatoire des inégalités, cela ne profiterait qu’à une minorité de Français puisque, selon un rapport publié en 2022, moins de 15 % des successions sont supérieures à 100 000 euros.