Sélectionner les meilleurs embryons pour garantir un quotient intellectuel (QI) plus élevé aux futurs enfants des clients ? C’est le concept développé par la start-up américaine Heliospect Genomics. Vidéos clandestines collectées par le groupe de défense des droits britannique Hope Not Hate et analysées par Le Gardien montrent précisément en quoi consiste ce nouveau service pour le moins controversé.
Dans le détail, Heliospect s’adresse aux parents qui ont recours à la fécondation in vitro (FIV). Pour 50 000 dollars (environ 46 000 euros), on leur propose de tester 100 embryons avec la méthode de dépistage génétique. Selon le témoignage d’une salariée, les parents ont alors la possibilité de les classer selon leurs caractéristiques, dont le sexe, la taille, le risque d’obésité et de maladie mentale ou, justement, le potentiel intellectuel. Cette technologie, encore en développement, permettrait d’avoir un enfant avec un QI six points plus élevé.
« Les bébés sont en route »
Est-ce que cela fonctionne réellement ? Difficile de se prononcer pour le moment, notamment en ce qui concerne l’optimisation de l’intelligence. Comme le souligne le Futurisme, il s’agit d’une caractéristique complexe associée à une dizaine de gènes différents.
« Les bébés sont en route », a assuré Michael Christensen lors d’une conférence téléphonique datant de novembre 2023. Le PDG d’Heliospect a alors évoqué cinq couples qui avaient suivi le protocole. Selon les vidéos analysées par nos confrères, plus d’une dizaine de couples ont désormais recours à cette méthode.
Une « formidable » avancée
Interrogée, la société Heliospect n’a pas souhaité se développer avant le lancement public. Elle a néanmoins affirmé que le prix de départ des tests serait de 4 000 dollars (3 700 euros) et qu’ils auraient lieu aux Etats-Unis, pays où cette pratique est moins réglementée qu’en France.
Cette initiative soulève déjà de nombreux problèmes éthiques. « Est-ce trop un test, le voulons-nous vraiment ? J’ai l’impression qu’il s’agit d’un débat dans lequel le public n’a pas vraiment eu l’occasion de s’engager pleinement à ce stade », a déclaré Dagan Wells, professeur de génétique au centre de reproduction d’Oxford.
Enthousiaste, Michael Christensen a évoqué pour sa part une avancée « formidable » pour les futurs parents : « Ils pourront avoir des enfants qui ne souffrent pas de maladies, qui sont intelligents et en bonne santé. »