Cette presqu’île face au Croisic verra son ancien sanatorium évoluer en hôtel et résidence locative
C’est une rééducation un peu particulière. Un ancien centre de soins et de réadaptation datant du XIXème siècle et vacant depuis 2017, en Loire-Atlantique (44), va être transformé. L’ancien hôpital a été contraint par l’Agence régionale de santé, ARS, à déménager en 2017. Situé au bout d’une presqu’île, son emplacement n’était pas adapté. C’est Vinci Immobilier qui est responsable de cette métamorphose, après avoir signé fin avril une promesse de vente avec les administrateurs des Travaux de Pen-Bron. Mais Vinci ne sera pas le seul propriétaire du centre. Le Conservatoire du Littoral héritera de près de 90 hectares de forêts et de dunes sur la presqu’île afin de préserver le site de la presqu’île de Pen-Bron.
« Conscientes de l’urgence de préserver, restaurer et gérer cet espace naturel exceptionnel, les Œuvres de Pen-Bron entreprendront en 2024 un premier chantier de sécurisation de cet espace avec le Conservatoire du littoral (…) Ces travaux seront réalisés sur le fonds spécifiques aux Œuvres de Pen-Bron», commente Gérard Estival, président des Œuvres de Pen-Bron. De son côté, Vinci Immobilier «respectera l’histoire du site et son patrimoine bâti et naturel. Nous protégerons la péninsule tout en permettant aux habitants de se réapproprier le site», assure Eric Boscherie, directeur régional Bretagne, Pays de la Loire de Vinci Immobilier.
Une histoire à écrire avec les habitants
Vinci ne construira donc rien mais supprimera 4 000 mètres carrés de surface au sol pour faciliter l’exploitation du site de près de 20 000 m². Les 4000 m² démolis seront rendus à la nature. Des espèces locales seront plantées. Le lieu comprendra une mixité de programmes : une maison de répit aide-soignant »faire revivre un lieu qui a marqué les activités des Oeuvres de Pen-Bron qui existaient auparavant », souligne Eric Boscherie. Ce sera une sorte de lieu de vacances pour permettre à l’aidant et à l’aidé de se ressourcer ensemble. Des espaces de jeux dédiés aux enfants seront également installés ainsi qu’une résidence de location touristique ouverte toute l’année avec des appartements du studio au T4.
Un hôtel destiné également à une clientèle familiale et professionnelle prendra place et accueillera les vacanciers mais aussi les séminaires d’entreprises. Des logements pour les saisonniers seront également créés »pour répondre à la problématique du logement sur site des salariés», explique Eric Boscherie. Un écomusée qui sensibilisera le public à la protection de la biodiversité côtière sera également accessible, sans oublier un bistrot ainsi qu’une conserverie vendant des produits locaux en circuits courts, comme le sel. Tant de possibilités. « L’histoire reste encore à écrire avec les habitants qui pourront faire leurs suggestions sur le site www.renouveau-pen-bron.fr», se réjouit le directeur régional Bretagne, Pays de la Loire de Vinci Immobilier. Une chapelle désacralisée érigée sur le site sera conservée. Des expositions peuvent être organisées dans cet espace.
Le coût de la réhabilitation n’est pas encore connu mais il sera forcément très élevé. « Transformer les dortoirs d’hôpitaux en logements répondant aux dernières normes environnementales a forcément un coût très important.», reconnaît Eric Boscherie. Le permis de construire doit être déposé dans un délai d’un an. Les travaux devraient débuter en 2026 et la livraison devrait avoir lieu trois ans plus tard. L’architecte en charge de ce vaste projet est celui qui a transféré les travaux de Pen-Bron à Saint-Nazaire, Gilberto Pelligrino de l’agence PADW. Un projet qui va dans le sens d’une artificialisation nette zéro, imposée par la loi climat et résilience de 2050 qui vise à réduire de moitié la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2031. Il offre une seconde vie au bâtiment.