L’Ozempic (sémaglutide) et le Mounjaro (tirzepatide) sont deux médicaments utilisés pour traiter le diabète de type 2, qui ont aussi montré qu’ils faisaient perdre du poids. Aujourd’hui, ils sont prescrits partout dans le monde, parfois même à des personnes qui ne sont pas diabétiques. Toutefois, ces traitements ont un point commun : ils s’injectent par voie sous-cutanée. Ce qui pourrait n’être ; à première vue ; qu’un détail, fait toute la différence pour beaucoup de patients.
En effet, même si les injections sont efficaces, elles restent contraignantes : les doses doivent être conservées au frais, préparées, puis administrées proprement. Ce n’est pas insurmontable, mais lorsque le geste doit être répété avec régularité, on peut comprendre qu’un grand nombre de patients abandonnent ou n’osent même pas commencer le traitement. Le nouveau traitement dont il est question ici est l’Orforglipron, une molécule développée par Eli Lilly and Company, à prendre par voie orale, une fois par jour : un nouveau candidat très prometteur.
Une pilule contre le diabète… qui fait aussi maigrir
L’Orforglipron fait partie de la même famille que les traitements injectables comme Ozempic : celle des GLP-1. Ces molécules imitent une hormone naturelle qui envoie deux messages : ralentir l’envie de manger, et aider le corps à mieux gérer le taux de sucre dans le sang (glycémie).
Le 17 avril, une étude a été publiée par le groupe pharmaceutique à l’origine de sa conception et ses résultats sont très encourageants. Dirigée sous la forme d’un essai clinique de 40 semaines mené sur 559 adultes vivant avec un diabète de type 2, répartis entre les États-Unis, la Chine, l’Inde, le Japon et le Mexique, les chercheurs ont testé différents dosages d’Orforglipron face à un placebo.
Résultat : les patients sous Orforglipron ont vu leur taux d’HbA1c (l’indicateur de référence le plus couramment utilisé dans le suivi et l’évaluation du contrôle glycémique chez les personnes atteintes de diabète) baisser de 1,3 % à 1,6 % selon les doses. En face, le groupe placebo n’a enregistré qu’une diminution de 0,1 %.
Sans que cela ne soit l’objectif premier de l’essai, les personnes ayant reçu la dose la plus élevée de ce composé ont également perdu en moyenne 7,9 % de leur poids corporel. Un chiffre loin d’être anecdotique pour un médicament qui n’était pas encore testé comme traitement de l’obésité. Une étude indépendante, cette fois centrée uniquement sur la perte de poids, est actuellement en cours et ses résultats sont attendus dans les mois à venir.
À titre de comparaison, les études sur l’Ozempic ont démontré des pertes de poids plus importantes ; autour de 14 % ; mais les patients recevaient aussi d’autres traitements en parallèle. Ici, l’Orforglipron a été administré seul, ce qui a permis d’isoler correctement ses effets propres.
Plus simple, plus accessible, pas encore disponible
L’Orforglipron n’est pas un médicament miracle ou un substitut immédiat à ceux existants, mais il change un paramètre essentiel : il est plus simple à utiliser. Une pilule est plus facile à produire, à stocker et à prendre. C’est une solution qui, si elle est validée, pourrait toucher plus de monde, plus tôt, dans de meilleures conditions.
Comme souvent avec les traitements de la famille des GLP-1, les effets indésirables les plus fréquents observés avec l’Orforglipron ont été des troubles digestifs : principalement des nausées et des sensations de gêne abdominale. Ce profil est bien connu et attendu pour cette classe de médicaments.
En revanche, ce qui a retenu l’attention dans les résultats de l’étude, c’est l’absence de problèmes hépatiques sérieux. Un point scruté de près, car un médicament concurrent développé par Pfizer avait dû être abandonnée plus tôt cette année en raison d’anomalies hépatiques détectées lors des essais. Un risque qui ne concerne pas l’Orforglipron, ce qui explique parfaitement l’intérêt que lui porte la communauté médicale.
Eli Lilly and Company prévoit de déposer une demande d’autorisation pour l’usage d’Orforglipron contre l’obésité d’ici la fin 2024, puis pour le traitement du diabète en 2026. Si ces démarches aboutissent, ce comprimé pourrait devenir un véritable allié pour les patients qui, aujourd’hui, se détournent des traitements injectables, soit parce qu’ils les redoutent, soit parce qu’ils n’arrivent pas à les intégrer dans leur quotidien. Une ombre subsiste tout de même au tableau : les traitements GLP-1 sont très coûteux, et tout le monde n’a pas la chance d’avoir un filet social suffisament robuste pour amortir cette dépense.
- Un nouveau médicament ; l’Orforglipron ; développé par Eli Lilly, pourrait offrir une alternative plus pratique aux traitements injectables pour le diabète et la perte de poids.
- Les résultats d’un essai clinique montrent une amélioration notable du contrôle du sucre dans le sang et une perte de poids modérée, sans effets graves sur le foie.
- Ce traitement, plus simple à utiliser, suscite de l’espoir, mais son coût élevé risque de limiter son accessibilité à grande échelle.
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Par : Opera