Cette maladie bronchique courante qui attaque les poumons et le cœur tue un Français toutes les 30 minutes
3,5 millions de Français concernés
3,5 millions de personnes en France souffrent de BPCO, dont les deux tiers ignorent leur état de santé. Chaque année, la maladie provoque 100 000 hospitalisations. Et cela tue plus de 18 000 personnes en France. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la BPCO est la troisième cause de décès dans le monde.
Deux patients sur trois non diagnostiqués
Si le tabac joue un rôle central dans la survenue de cette maladie, il ne faut pas négliger d’autres causes, comme les polluants intérieurs, industriels et atmosphériques. Au niveau des symptômes, la maladie évolue de manière sournoise. « Les plus fréquents sont la toux, les crachats (ou crachats) et la dyspnée, autrement dit l’essoufflement, qui varie en fonction de la gravité de la maladie. Et dans les formes graves, la qualité de vie des patients est fortement altérée, avec par exemple des difficultés à monter les escaliers et parfois même simplement à parler tant l’essoufflement est important. »
Malheureusement, le diagnostic de la maladie est souvent tardif.
Malheureusement, le diagnostic de la maladie est souvent tardif. À tel point que deux tiers des patients l’ignorent. « Cela s’explique par la banalité des premiers signes, comme la toux qui ne déclenche pas de consultation chez le médecin. De plus, certains patients peuvent ne présenter que des symptômes mineurs jusqu’à un stade avancé de la maladie. D’où l’importance de consulter votre médecin si vous ressentez ces symptômes. Il en va de même pour les patients déjà diagnostiqués afin qu’ils puissent bénéficier d’un suivi régulier.
Une association à l’écoute des patients
Jean-Paul Vasseur est vice-président de la Fédération française des associations et associations de malades respiratoires, insuffisants ou handicapés, FFAAIR. « On sait que l’insuffisance respiratoire affecte aussi le cœur. Si les poumons ne reçoivent pas suffisamment d’oxygène, le cœur en souffre inévitablement. Nous devons sensibiliser davantage à cette connexion cœur-poumon pour sauver des vies. »
C’est effectivement la mission principale de la FFAAIR. « Notre rôle est d’apporter une information fiable aux patients et à leurs proches, et de les orienter vers les associations locales, afin qu’ils puissent bénéficier d’un accompagnement adapté. En France, nous avons 51 associations affiliées. Nous accordons également une importance particulière à la promotion d’activités physiques adaptées aux personnes souffrant d’insuffisance respiratoire. »
Essoufflement, fatigue, crachats, symptômes à surveiller
Chez certains patients, la détérioration soutenue de l’état respiratoire au fil du temps peut être très pénible. « Dans certains cas, cela conduit à des hospitalisations », explique le professeur Kessler. « Cela aggrave les symptômes, ce qui peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie. Les patients qui ont déjà eu des exacerbations courent un plus grand risque d’en connaître d’autres. Il est donc essentiel de les surveiller de près, en leur apprenant à reconnaître les signes avant-coureurs, comme un essoufflement accru ou un écoulement nasal, afin qu’ils puissent réagir rapidement. » Et selon notre spécialiste, « les médecins généralistes ont également un rôle important à jouer pour identifier les patients chez lesquels la maladie n’est pas suffisamment contrôlée. » Tout comme il est également essentiel de prévenir ces exacerbations, en privilégiant par exemple une activité physique adaptée.
Prendre en compte le lien cœur/poumon
On ne le reconnaît pas assez, mais si la BPCO est bien une maladie respiratoire, elle a un impact considérable sur le cœur. En France, 2 patients atteints de BPCO sur 3 ont une maladie cardiovasculaire diagnostiquée. Et environ 1 patient sur 2 décède de causes respiratoires ou cardiovasculaires dans les 3,6 ans suivant leur première exacerbation sévère. « Le cœur et les poumons ont des fonctions interdépendantes, donc les maladies respiratoires chroniques comme la BPCO peuvent également affecter le système cardiovasculaire, notamment en cas d’hypertension pulmonaire », explique le professeur Kessler.
« Cela provoque une plus grande pression dans les poumons, ce qui peut ensuite affecter le cœur. De plus, la BPCO est associée à une inflammation chronique qui peut contribuer au développement de l’athérosclérose et d’autres maladies cardiovasculaires. » Selon notre spécialiste, cela explique en partie pourquoi « il existe un lien fort entre BPCO et mortalité cardiovasculaire. De nombreux patients meurent de maladies cardiaques, notamment après de graves exacerbations de BPCO. »