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Le marché a gardé son calme malgré l’anxiété suscitée par les tensions au Moyen-Orient, L’Oréal a brillé

 » Garder son calme « . Tel était le mantra des marchés financiers à la veille du week-end. Eviter toute réaction excessive, en espérant que les appels à la retenue et au calme de la communauté internationale soient entendus au Moyen-Orient et que la situation particulièrement tendue ne dégénère pas en conflit régional dans les heures ou les jours à venir.

Près d’une semaine après l’attaque sans précédent de drones et de missiles balistiques de Téhéran sur son sol, Israël a réagi. Des explosions ont été signalées ce vendredi près d’Ispahan, une ville du centre de l’Iran qui abrite plusieurs bases militaires, mais aussi des installations nucléaires, dont le principal centre technologique.

Les observateurs s’accordent sur le fait que cette réponse, non confirmée par l’État hébreu, est de faible ampleur, aucun dégât n’ayant été signalé, et que son objectif principal est de démontrer qu’Israël est capable de frapper l’Iran en son sein. Même Téhéran semble minimiser la situation : le président Ebrahim Raïssi n’a fait aucune référence aux événements de la nuit lors d’un discours vendredi matin.

Sur les marchés financiers, les opérateurs veulent croire que les choses n’iront pas plus loin, ce qui explique que le Cac 40 ait terminé stable (-0,01%) à 8.022,41 points, dans un volume de transactions de 3,9 milliards d’euros. Sur la semaine, l’indice parisien gagne 0,14%. Côté pétrole, l’heure est à la détente après un pic de stress. A la veille du week-end, le baril de Brent de la mer du Nord s’échange à 87 dollars, après s’être envolé à plus de 90 dollars (90,75 pour être exact). Les contrats à terme sur le blé ont également réagi à la réponse d’Israël, bondissant de 2%, tandis que l’or, valeur refuge par excellence, a grimpé à 2.417,59 points l’once. Le franc suisse s’est également apprécié.

L’Oréal se démarque

Parmi les résultats des entreprises, le marché a dû séparer le bon grain de l’ivraie. Quant aux publications plus que rassurantes, on retrouve celle de L’Oréal : le titre termine en tête du Cc 40 grâce à un gain de 5,04%. Le champion du monde de beauté a vu son activité au 31 mars augmenter de 9,4% en interne et de 8,1% retraité d’un excédent ponctuel de chiffre d’affaires de 130 millions d’euros en Amérique du Nord lié à la mise en place d’un nouveau système informatique. Le consensus des analystes s’établit à 6%. Si L’Oréal n’a pas donné de prévisions annuelles, le groupe compte quand même  » surpasser » un marché mondial de la beauté attendu en croissance de 5 %. De son côté, le numéro un mondial de l’optique EssilorLuxottica (-0,68%) a publié des chiffres trimestriels faisant état d’une croissance organique de 5,5%, légèrement en deçà des attentes (+5,8%). En incluant les effets de change, la croissance a même été limitée à 3 %. L’Amérique du Nord montre des signes d’essoufflement (+1,7% en organique). La direction s’est toutefois montrée rassurante, affirmant qu’elle abordait le deuxième trimestre de manière positive.

Netflix voit rouge

Entre autres valeurs, Ipsos a chuté de 7,81% après un premier trimestre pénalisé par l’attentisme des clients de la sphère des Affaires Publiques aux Etats-Unis en cette année d’élections présidentielles. A l’inverse, Pluxee, l’ancienne division avantages sociaux de Sodexo, gagne 5% après avoir revu à la hausse ses objectifs annuels de croissance organique des ventes et de marge d’Ebitda.

Aux Etats-Unis également, plusieurs bonnes nouvelles sont à signaler du côté des entreprises, comme American Airlines (+1,3%) ou P&G (-1%). En revanche, Netflix (-6,7%) a déçu : si la plateforme de streaming a enregistré une hausse de 16% du nombre de ses abonnés au premier trimestre, elle a également annoncé qu’à partir de l’année prochaine, elle ne divulguerait plus le nombre de nouveaux abonnés. abonnements tous les trois mois.  » Cette décision suggère que la deuxième vague de croissance du nombre d’abonnés de Netflix suite à la répression du partage de mots de passe pourrait ralentir l’année prochaine », indiquent les observateurs.

Dans les jours à venir, le rythme des publications des résultats va encore s’accélérer. Du mardi 23 avril au vendredi 26 avril, pas moins de 21 groupes du Cac 40 seront sur le gril, de quoi occuper les investisseurs, qui n’abandonneront pas la politique monétaire.

La BCE, la première à dégainer ?

C’est le sujet qui tient le marché en haleine depuis plusieurs semaines déjà. Aux Etats-Unis, tout semble indiquer que la Réserve fédérale va jouer pour gagner du temps, en reportant la première baisse des taux d’intérêt au mieux à septembre, à la fin de l’année ou 2025 au pire.  » Nous pensons que les investisseurs doivent se préparer à un régime d’inflation et de taux d’intérêt élevés pendant plus longtemps et que les portefeuilles doivent être positionnés en fonction de cette dynamique. », souligne Michael Landsberg, directeur des investissements chez Landsberg Bennett Private Wealth Management, convaincu qu’il n’y aura pas d’assouplissement monétaire cette année outre-Atlantique.  » La BCE pourrait être la seule à baisser ses taux en juin », poursuit Sebastian Paris Horvitz, directeur de recherche chez LBP AM, citant des membres du Conseil des gouverneurs de la BCE, dont François Villeroy de Galhau.  » Ils ont continué de rassurer le marché avec une première baisse des taux directeurs en juin. »

CP

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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