Cette erreur que font beaucoup de Français lors de l’achat d’un bien immobilier
Les futurs propriétaires pensent faire le bon choix en faisant ce choix, mais il n’est pas forcément recommandé par les professionnels du secteur…
Devenir propriétaire est le rêve de nombreux Français. D’autres ont déjà cette chance et continuent d’investir dans l’immobilier pour acquérir une résidence secondaire ou la mettre en location, mais tout le monde peut commettre la même erreur lorsqu’il s’agit de financer son projet immobilier.
Ces derniers temps, les taux d’intérêt des crédits immobiliers ont considérablement augmenté. Alors qu’il était possible d’emprunter à des taux autour de 1 % il y a quelques années, les taux tournent aujourd’hui autour de 3 à 4 %. Face à cette situation, de nombreux acquéreurs sont tentés de mettre le maximum d’apport personnel possible pour réduire le montant emprunté et ainsi limiter le coût du crédit.
Cette tendance est renforcée par le fait que les banques sont devenues plus exigeantes en termes d’apports personnels. Avec la hausse des taux, les futurs propriétaires, qu’ils le veuillent ou non, se retrouvent souvent obligés d’augmenter leur apport personnel pour emprunter la somme nécessaire à l’achat d’un bien immobilier. Certains envisagent même d’utiliser la quasi-totalité de leur épargne.
Toutefois, les experts s’accordent à dire que dans la plupart des cas, il est recommandé de ne pas utiliser la totalité de ses économies pour financer un achat immobilier. Maël Bernier, directrice de la communication du courtier Meilleurtaux, a expliqué à Ouest France que même si les taux sont plus élevés, il est toujours préférable d’emprunter plutôt que d’investir la totalité de ses économies. Pour elle, cela laisse plus de flexibilité si l’on souhaite financer un deuxième projet immobilier.
Par ailleurs, comme le souligne sur LinkedIn Sylvain Herrmann, associé du cabinet de courtage IN&FI, « emprunter plutôt que s’autofinancer permet également de bénéficier de l’effet de levier du crédit (…) et de la protection du patrimoine ». En effet, emprunter permet d’investir dans un actif dont la valeur est supérieure à celle de son épargne et les actifs acquis grâce à un prêt sont protégés par une assurance emprunteur. En cas de décès de l’emprunteur, la banque peut se charger de rembourser le prêt, laissant aux héritiers un actif entièrement payé.
Malgré cela, les taux d’intérêt élevés continuent d’inciter les acquéreurs potentiels à mettre plus d’apport personnel que nécessaire dans leur projet. Une décision approuvée par certains professionnels lorsqu’il est question de l’achat de la résidence principale. Dans ce cas, Stéphane van Huffel, conseiller en gestion de patrimoine, conseille de « mettre le maximum d’apport dans son projet immobilier ».
Pour l’investissement locatif, en revanche, l’emprunt présente un avantage supplémentaire concernant la fiscalité. Investir dans un logement pour le mettre en location en achetant à crédit permet de réduire l’impact des loyers sur le montant des impôts. En effet, les revenus locatifs sont assez lourdement taxés, car ils sont imposés au taux d’imposition habituel, avec en plus des prélèvements sociaux de 15,5%. Cependant, le fisc permet de déduire les intérêts de l’emprunt des loyers perçus, ce qui peut réduire considérablement le montant des impôts.