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Cette entreprise de livraison de repas du Var a dû fermer boutique après l’arrivée d’UberEats dans le Golfe de Saint-Tropez

Une belle aventure qui s’est finalement avérée n’être qu’une parenthèse dans la carrière de cette famille de restaurateurs.

En 2020, à la fin du confinement, les Dibenedettos ont annoncé le lancement de leur nouvelle entreprise : «J’ai faim« .

Le concept est simple mais à l’époque, encore absent du Golfe de Saint-Tropez : une plateforme de commande et de livraison de repas de restaurants locaux.

40 adresses étaient répertoriées sur le site et les clients avaient accès à des établissements jusqu’à douze kilomètres de leur domicile.

Après un coup d’arrêt lors de la réouverture des restaurants, l’entreprise a réussi à se remettre sur pied et à assurer une activité stable.

« Notre chiffre d’affaires avait chuté de 70%. Nous avons dû réduire nos effectifs puis cela s’est stabilisé. L’été, nous avions une moyenne de 150 commandes par jour et à la fin, nous avions 80 restaurants inscrits sur le site », explique-t-il. retrace Stéphanie Dibenedetto.

Trop de concurrence

L’entreprise a réussi à se faire une place et à devenir une référence en matière de livraison de repas dans le Golfe. Mais c’était sans compter l’arrivée du poids lourd du secteur : Uber Eats.

« Nous avons démarré cette entreprise précisément parce qu’ils n’étaient pas là, mais quand ils sont arrivés, nous n’avons pas pu résister », souffle l’ancien manager.

Pour se démarquer du business local, l’entreprise californienne a imaginé un outil inattendu.

Souvent critiquée pour les problèmes de rémunération de ses équipes, elle a immédiatement proposé des salaires majorés de bonus, plus attractifs que les taux de J’ai faimfixé entre 6,50 et 11,50 euros par trajet selon la distance.

« Les livreurs discutent entre eux et petit à petit, nos travailleurs indépendants rompent leur contrat pour aller chez eux. On a réussi à tenir une saison, pas deux. »

De nouveaux clients se tournent vers la marque mondialement connue et la structure locale recule.

Retards de paiement

Fin octobre, en pleine campagne de recrutement, l’entreprise s’est retrouvée incapable de payer le propriétaire du logiciel sur lequel reposait son site.

L’accès est bloqué à la gérante, mettant instantanément en péril son activité : « Sans le site, nous ne pouvions plus travailler ni accéder aux factures. Nous avons donc dû déposer le bilan. »

Aujourd’hui, si un internaute tente d’aller sur le site J’ai faim.com, il est automatiquement redirigé vers Saint Armand (1), une autre société de livraison française : « Ils avaient la même affaire que nous dans l’ouest de la France. Après nous avoir coupé l’accès, ils ont récupéré notre fichier clients mais beaucoup d’entre eux ne voulaient pas collaborer avec cette société. »

Si aujourd’hui, la famille a réussi à rebondir en ouvrant un nouveau restaurant au tennis de Sainte-Maxime, elle garde un souvenir amer de la fermeture de ce commerce : «Nous avions l’ambition de nous développer dans le pays. C’était dur en tant que restaurateurs de ne pas pouvoir payer nos collègues. Certains ont été compréhensifs. Nous les avons quand même aidés à générer, en cumulé, plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires à un moment où les restaurants traversaient une crise. Mais c’est comme ça, nous sommes passés à autre chose. »


1. Contactée par la rédaction, la société n’a pas répondu à nos sollicitations.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.

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