Cette destination est-elle protégée du tourisme de masse ?

Suisse Tourisme souhaite mieux équilibrer les flux de vacanciers pour protéger le pays alpin du surtourisme, en proposant des destinations hors des sentiers battus ou en mettant en avant la basse saison afin d’étaler les visites sur toute l’année. Cet organisme mandaté par la Confédération pour promouvoir le tourisme en Suisse entend orienter les vacanciers « aux bons endroits, au bon moment » a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse à Zurich jeudi.

Selon son PDG, Martin Nydegger, il y a «Pas de problème de surtourisme généralisé en Suisse« , a-t-il dit, même s’il y a des goulots d’étranglement « temporaire et local, bien connu dans le secteur« , a-t-il reconnu. Le petit village d’Iseltwald, au bord du lac de Brienz, a par exemple vu soudainement un afflux de touristes asiatiques après le succès d’une série sud-coréenne sur Netflix. La commune d’environ 400 habitants a donc imposé une taxe de 5 francs suisses (5,14 euros) aux touristes qui voulaient se prendre en photo sur un ponton où des séquences avaient été tournées.

« La force du franc suisse limite le tourisme de masse »

Mais au-delà des phénomènes « temporaire et géographiquement limité« La Suisse n’est pas exposée au surtourisme sur l’ensemble du territoire, a souligné M. Nydegger, soulignant que la population suisse a une opinion globalement positive du tourisme. Selon une enquête réalisée par Suisse Tourisme, seuls 5% de la population, soit « une petite minorité« , s’inquiète du tourisme.

« La force du franc suisse est déjà une défense car elle limite l’accès au tourisme de masse.« , explique à l’AFP Damian Constantin, président de la Conférence des directeurs régionaux du tourisme, en charge de la promotion du canton du Valais, où se trouve le Cervin, l’un des premiers sites touristiques de Suisse. Avec son coût de la vie élevé et sa monnaie forte, la Suisse est une destination chère, ce qui contribue à freiner le surtourisme, souligne-t-il.

Suisse Tourisme entend toutefois être «proactive» pour protéger ce secteur qui pèse «43 milliards de francs et contribue à 4,5% du PIB« , a soutenu M. Nydegger, la beauté des paysages de montagne étant l’un des grands atouts de cette destination. L’organisation entend notamment travailler avec des tour-opérateurs pour proposer des programmes hors des sentiers battus, comme des sentiers de randonnée et des circuits en e-bike à Davos-Klosters, promus avec l’aide de créateurs de contenu chinois. La Suisse a également lancé des campagnes de promotion de l’offre touristique durant l’automne afin de prolonger la saison.

EN VIDÉO – Japon : une municipalité installe un filet pour masquer la vue sur le mont Fuji en raison du surtourisme