Comme certains de ses confrères, le médecin…
Comme certains de ses confrères, le médecin castelnovien milite contre cette grande opération de dépistage systématique du cancer du sein, en dénonçant ses manquements. Il voulait l’expliquer.
« C’est très bien de parler de dépistage, mais ce serait bien aussi de parler de prévention. »
« Il n’existe pas d’autres moyens de détecter le cancer du sein que la mammographie et l’apprentissage de l’auto-palper. Mais une distinction importante doit être faite entre le dépistage de masse organisé et le dépistage personnalisé qui peut être réalisé en consultation dans un cabinet médical. Lorsqu’on prescrit une mammographie à une femme, il faut lui expliquer ce à quoi elle s’engage, les avantages et les inconvénients, pour qu’elle le fasse en toute connaissance de cause. C’est une énorme différence avec le dépistage de masse où vous recevez une lettre tous les deux ans vous informant qu’il est temps de passer une mammographie.
Il faut savoir aussi, et cela est validé par des organismes indépendants, que chez les femmes âgées de 49 à 74 ans, sans risque accru de cancer du sein, le bénéfice du dépistage systématique est vraiment incertain. Et cela présente plusieurs inconvénients. On estime qu’environ un cancer du sein sur cinq n’est pas détecté par le dépistage. Dans le même temps, des mammographies ne révélant aucune anomalie ne garantissent pas l’absence de cancer.
On sait aussi que les anomalies détectées par la mammographie ne sont pas des cancers, mais on est obligé de procéder à des examens complémentaires agressifs (IRM, biopsies), anxiogènes et douloureux. Surtout, on sait que 30 % des cancers du sein traités n’auraient eu aucune conséquence sur la santé des femmes s’ils n’avaient pas été diagnostiqués. Enfin, on sait aussi que sur 100 000 femmes qui commencent le dépistage à 50 ans, les radiations des mammographies provoquent cinq décès par cancer.
« Une catastrophe écologique »
Cette campagne Octobre rose est, il faut le rappeler, un immense conflit d’intérêts, né de la collusion des radiologues et des laboratoires, AstraZeneca puis Roche, qui commercialisent des médicaments anticancéreux. Et comme les radiologues charentais ne peuvent pas absorber les mammographies systématiques, cela empêche de faire prescrire par les médecins les mammographies nécessaires, dans un délai raisonnable.
Et que dire de son impact environnemental avec tous les déchets qu’il engendre : les parapluies chinois rachetés chaque année, les t-shirts roses, les tracts, etc. ? C’est une catastrophe écologique.
Enfin, dernier point majeur, oublié par Octobre Rose et les pouvoirs publics : c’est très bien de parler de dépistage, mais il serait bien aussi de parler de prévention pour éviter l’augmentation toujours croissante des nouveaux cas de cancer. sein? Il serait temps de s’intéresser aux perturbateurs endocriniens, présents dans les pesticides et les produits alimentaires, dont on sait avec certitude qu’ils ont une influence sur les cancers hormono-dépendants (seins, ovaires, prostate). ).
Ce n’est pas la première fois que des minorités de médecins ont raison face à de grands médecins porteurs de la bonne nouvelle, complètement plongés dans des conflits d’intérêts. Les exemples ne manquent pas : Mediator, les médicaments anti-Alzheimer, certains antidiabétiques et certains anti-inflammatoires nocifs en termes de bénéfices-risques, dont certains ont fini par être remboursés ou arrêtés. »