Cette autre affaire sordide dans le Tarn rappelle l’affaire Pélicot
BENOIT PEYRUCQ / AFP
Croquis de l’audience au procès Mazan du 17 septembre 2024, représentant Dominique Pelicot.
JUSTICE – Un homme de 46 ans comparaissait mercredi 18 septembre devant la cour d’appel de Toulouse pour avoir agressé sexuellement sa femme après l’avoir droguée, une affaire qui a retenu l’attention dans le cadre du procès pour viol de Mazan. La décision du tribunal dans cette affaire est attendue le 9 octobre.
Le prévenu, originaire du Tarn, est soupçonné d’avoir agressé sexuellement sa femme entre 2019 et 2022, après l’avoir préalablement droguée au Zolpidem, un puissant somnifère, et d’avoir filmé ces agressions.
En première instance, il a été condamné en juin à 4 ans de prison et trois ans de suivi socio-judiciaire par le tribunal correctionnel pour « agression sexuelle avec administration d’une substance à la victime » Et « atteinte à la vie privée » par enregistrement d’image.
La même peine a été requise lors de l’audience d’appel par le procureur général qui a examiné le jugement en première instance. « totalement cohérent » avec les faits allégués.
L’histoire d’une dérive
« Mon client est une personne qui a été victime pendant des années de violences physiques et psychologiques de la part de sa propre épouse. »avait souligné sur France 3 Occitanie avant l’audience Me Nelly Magendie, son avocate, précisant à l’AFP que la femme avait « a admis qu’elle le frappait ».
S’exprimant avec hésitation devant le tribunal, l’homme à l’air réservé a expliqué mercredi après-midi que :« au tout début »il avait commandé des somnifères pour « Soyez silencieux » à la maison.
Il a ensuite admis avoir déshabillé et caressé sa femme endormie. « Je n’avais aucun contrôle sur quoi que ce soit à la maison, à ce moment-là, j’avais l’impression d’avoir le contrôle sur quelque chose »il a dit.
« Ce que je lui ai fait était horrible. Sur le moment, je me suis dit qu’elle ne le savait pas (…) Je comprends qu’elle soit en colère et qu’elle éprouve du dégoût envers moi »il a ajouté.
Un cas non comparable, selon l’avocat du prévenu
Selon son avocat, malgré le point commun de la soumission chimique, le dossier de son client n’est pas comparable au procès dit du viol de Mazan actuellement en cours devant le tribunal correctionnel du Vaucluse, où Dominique Pelicot est accusé d’avoir drogué sa femme avec des anxiolytiques puis de l’avoir violée et fait violer par des dizaines d’hommes recrutés sur internet.
Le prévenu jugé à Toulouse « malheureusement, je n’ai trouvé que ce moyen pour essayer d’avoir un contact physique » avec sa femme, selon Me Magendie qui a ajouté : « Il n’y a pas de viol, pas de tentative de viol, juste des caresses ».
Les faits ont été découverts lors d’une audition de l’épouse dans le cadre d’une autre affaire, le viol d’une prostituée pour laquelle le mari a finalement été condamné à trois ans de prison, dont un avec sursis avec mise à l’épreuve.
L’épouse avait évoqué un malaise, trouvé des traces de commandes de somnifères dans les courriels de son mari et déposé une plainte contre lui au printemps 2023.
Voir aussi sur Le HuffPost :
hd1