Les Français sont malheureusement confrontés à une augmentation inquiétante des arnaques et fraudes en tous genres. Ces activités malveillantes font des victimes dans tous les domaines, des particuliers aux entreprises, et causent des dommages financiers et moraux parfois considérables.
Selon les dernières données disponibles, le nombre de Français victimes de fraudes a augmenté de manière alarmante ces dernières années. Les sommes détournées s’élèvent à des milliards d’euros, avec un impact particulièrement élevé sur les particuliers. Face à cette situation, il est essentiel pour les pouvoirs publics de mieux comprendre les tendances et l’ampleur de ce phénomène afin de mettre en œuvre des mesures de prévention et de protection plus efficaces.
Le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) vient de publier une étude détaillée sur l’évolution des escroqueries et fraudes depuis 2016. Les particuliers ont notamment été victimes d’une escroquerie spécifique, dont le nombre a augmenté de 46,6% sur la période considérée.
Au moins cinq milliards d’euros, c’est le montant total estimé (et minime) des dommages subis l’an dernier par les victimes de fraudes et d’escroqueries. Et ce sont surtout les particuliers qui sont touchés puisque le montant atteint 4,5 milliards en 2023. Contre « seulement » 2,3 milliards en 2016. Le préjudice a donc presque doublé pour les particuliers.
Les montants en jeu sont moindres pour les personnes morales, associations ou entreprises, mieux protégées. Les dommages sont estimés entre 600 et 800 millions d’euros, au moins pour les plaintes enregistrées.
Si l’on s’en tient aux seules escroqueries, le nombre de victimes est estimé à 411 700 en 2023. Contre seulement 250 000 en 2016. Soit une augmentation de 64 %, toutes catégories confondues. Certains délits sont considérés comme proches de l’escroquerie, comme le faux et l’usage de faux, ou encore l’abus de confiance.
Et ce sont justement les abus de confiance qui ont le plus augmenté au fil des ans, le nombre de victimes atteignant 52 500 en 2023, contre 35 800 en 2016. Ce délit consiste, comme on le sait, à obtenir un objet ou de l’argent par des tactiques ou des déclarations trompeuses, pour un usage personnel ou frauduleux. Et ce sont naturellement les personnes âgées, plus vulnérables, qui sont les plus exposées.
Ces statistiques sont d’autant plus inquiétantes qu’elles ne reflètent pas exactement la réalité. On sait en effet que de nombreuses victimes ne portent pas plainte. Un exemple : selon l’Insee, 4,5 % des personnes âgées de 18 à 74 ans ont subi un prélèvement frauduleux sur leur compte bancaire. Cela fait déjà plus de deux millions pour cette seule catégorie de délits.