Au Stade de France,
La Coupe du monde de rugby, on a un peu gueulé, mais c’est resté sympa. Il en va de nos bonnes relations diplomatiques avec l’Afrique du Sud. Mais, maintenant, on ne peut plus se taire. Samedi soir, pour l’avant-dernière course d’athlétisme au Stade de France, on pensait que le relais 4×400 mètres français allait nous apporter une autre médaille, après l’argent de Cyréna Samba-Mayela au 100 mètres haies.
Le scénario était parfait, la France était en position de chasse, loin derrière les Etats-Unis et le Botswana, mais à la lutte pour la quatrième place, voire le podium, alors que Fabrisio Saïdy revenait comme une balle dans la ligne droite opposée. Devant lui, la Belgique et l’Afrique du Sud, avant de pouvoir revenir sur la Grande-Bretagne.
« Un gros manque de respect »
Après avoir actionné son DRS, notre spécialiste du 400 mètres, qui avait déjà réalisé une belle remontée en demi-finale, a doublé le Belge et le Sud-Africain, avec nos chers amis d’outre-Manche en ligne de mire, sous les acclamations d’un Stade de France qui poussait fort derrière son natif. Et là, bang. Saïdy est retombé un peu trop tôt, dans les jambes d’Antonie Matthys Nortje, qui l’a alors poussé violemment pour le mettre sur le gazon. Scandale !
« Le geste qu’il a fait était un gros manque de respect envers moi et l’athlète italien (en fait belge), a expliqué le Sud-Africain en zone mixte, le genou légèrement abîmé par les piques du Français. Je comprends ce qu’il a voulu faire, on court tous pour la même chose au final, mais je pense qu’il est retombé trop tôt sur la corde devant nous. C’est juste un problème d’espace qui était trop serré entre nous. »
Aucune plainte déposée
Chauvins que nous sommes, nous n’avons pas cru une seule seconde à cette théorie. Nous avons alors demandé au malheureux sa version des faits. Et, malheureusement pour nous, Saïdy a reconnu ses torts : « Je n’ai pas compris ce qui s’est passé, je n’avais qu’une chose en tête, c’était repasser devant pour pouvoir récupérer dans le virage et essayer de relancer comme un fou dans la dernière ligne droite pour rattraper l’Anglais. Et Dieu sait que j’avais les jambes aujourd’hui. Peut-être que je suis revenu sur le gars un peu trop tôt et que c’était assez violent. J’ai été gourmand. J’ai merdé, je vais assumer. »
Après avoir visionné les images, la direction française n’a même pas jugé nécessaire de porter plainte auprès des arbitres. « Nous avons vu les images avec le responsable vidéo et le responsable des arbitres qui nous ont confirmé qu’il n’y avait pas eu de faute du Sud-Africain, puisqu’il s’agissait d’une touche un peu prématurée de Fabrisio qui ne lui laissait pas la place de développer réellement sa foulée, a expliqué Romain Barras, le directeur de la haute performance, en zone mixte. Là, malheureusement, nous ne sommes pas dans notre droit de porter plainte. » Si on ne peut même plus obtenir un coup de main de la VAR…
