« C’était une vie de merde ! » : ancienne « épouse trad », elle dénonce une décennie de soumission sous le joug de son mari
Élevée dans une famille catholique très pratiquante, Enitza a été mariée et soumise très jeune, à 24 ans, aux règles imposées par son mari. Elle se confie à nos confrères de « Envoyé spécial ».
Interviewée par les équipes de l’Envoyée spéciale, Enitza, ancienne « épouse traditionnelle », se souvient avoir eu hâte d’être femme au foyer : « J’étais super enthousiaste à l’idée d’apprendre à cuisiner et à faire toutes les tâches ménagères ».
«J’étais disponible tout le temps, même la nuit, pour faire l’amour»
Mais la jeune femme a vite déchanté. En seulement 6 ans, elle a donné naissance à quatre enfants : « Je me suis levée à 16 heures, j’ai nourri le bébé et je l’ai ensuite couché. Et comme j’étais déjà debout, pourquoi ne pas commencer ma journée avec du pain ? »
Chaque jour, la jeune femme préparait tous les repas « comme un employé » explique-t-elle. Pendant plus de 10 ans, Enitza a vécu coupée du monde, sans amis et sans possibilité d’avoir sa propre carte de crédit : « C’était une vie de merde ! »se souvient l’ancienne « épouse de métier ».
« J’ai fait tout ce que j’étais censé faire. J’étais disponible tout le temps, même la nuit pour faire l’amour. Disponible pour les repas, pour tous ses besoins, j’étais là. Et je devais le faire avec le sourire »elle explique à propos de son ex-mari.
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Menaces et intimidations
Il y a 5 ans, Enitza a décidé de commettre un acte inimaginable pour une épouse traditionnelle ; demander le divorce à son mari : « Je pensais que je faisais bien les choses. Puis un jour tu te réveilles et tu te dis : ‘Mais pourquoi je suis là ? Je ne suis pas content. »
Depuis, son ex-compagne lui fait vivre un enfer, raconte-t-elle. L’homme a déposé jusqu’à 135 requêtes contre elle pour l’intimider et la menacer, affirmant qu’elle était « fou » Et « drogué ».
La jeune femme a depuis contacté un avocat spécialisé. Interrogée par nos confrères, cette dernière indique que la plupart des épouses artisanales n’osent pas se séparer de leur conjoint car elles dépendent financièrement de lui : « Beaucoup de ces femmes sont mariées à des hommes qui disposent de moyens financiers considérables mais qui contrôlent tout l’argent. » explique l’avocat d’Enitza qui accepte souvent de défendre gratuitement ces femmes.
Enitza a pu obtenir la garde partagée de ses enfants et veut leur montrer qu’une autre vie est possible.