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« C’était un rêve d’enfant de gagner à Teahupo’o », raconte Vahine Fierro

La surfeuse est devenue mercredi la première Française à remporter le Tahiti Pro, ce qui fait désormais d’elle une favorite pour les JO dans deux mois.

Quel est votre état d’esprit juste après votre victoire historique, sur ce spot que vous surfez depuis l’adolescence ?
Vahine Fierro : J’ai mal partout, je ne peux plus parler, je suis fatiguée ! J’ai attrapé les plus belles vagues de ma vie, comme les plus belles boules lors de cette compétition. C’était vraiment intense, mais j’avais cette énergie qui me poussait. Teahupo’o m’a donné les vagues dont j’avais besoin et dans le lagon il y avait mes amis, ma famille, les fans tahitiens. Je suis peut-être le premier, mais c’est grâce à tout le monde que je suis arrivé ici.

Dans l’eau, Jérémy Florès, manager de l’équipe de France olympique de surf, et Kauli Vaast, qui représentera comme vous les Bleus et Tahiti aux JO, ont passé leur temps à discuter avec vous. Est-ce que cela vous a aidé ?
Cela faisait longtemps que je n’avais pas gagné un concours. C’était un rêve d’enfant de gagner à Teahupo’o, chez moi. Avec Jérémy et Kauli, on a fait des heures et des heures d’entraînement ces six derniers mois et j’ai perdu toutes mes séries contre Kauli. Il a beaucoup à voir avec cette victoire, car c’est quelqu’un qui me pousse, qui m’aide, qui me guide. Le surf est un sport individuel, mais il existe un véritable esprit de groupe dans cette équipe française.


Teahupo’o m’a donné la vague, je devais juste faire confiance à l’océan.

Vahine Fierro

La journée a été marquée par votre confrontation en demi-finale face au Brésilien Weston-Webb qui a signé une vague parfaite, vous passant devant à seulement deux minutes de la fin de la série. Comment êtes-vous revenu à l’action ?
J’étais tombé quatre fois dans le lagon, j’avais cassé ma planche, mais j’étais revenu au sommet. Je l’ai vu prendre sa vague notée 10 par les juges juste devant moi et j’ai eu juste le temps d’en attraper une. J’y croyais toujours… Teahupo’o m’a donné la vague, il fallait juste que je fasse confiance à l’océan.

Cette compétition aux conditions difficiles a montré que les femmes, exclues du Tahiti Pro par les organisateurs entre 2007 et 2021 pour des raisons de sécurité, avaient ici leur place ?
Nous voulions tous surfer aujourd’hui et la World Surf League nous a écouté, j’en suis très content. C’est dans ces conditions que nous allons nous pousser, que nous allons tomber, réessayer et montrer que nous sommes capables de surfer sur Teahupo’o. Toutes les filles se sont poussées et il n’y en a pas une qui n’a pas essayé, qui n’a pas bu de l’eau. C’est tellement positif pour le surf féminin.

Vous êtes désormais favori aux JO de Paris (27 juillet au 5 août à Teahupo’o), que reste-t-il à préparer pour y être ?
Les Jeux sont déjà là, on les prépare chaque jour avec Jérémy, Kauli, Johanne Defay et Joan Duru (les deux autres Français qualifiés pour les Jeux). Cette compétition était un entraînement pour nous. J’ai gagné aujourd’hui, mais j’aurai peut-être des conditions plus ou moins grandes cet été. Il va falloir continuer à s’entraîner avec l’équipe pour être les meilleurs, peu importe les conditions.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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