Cet employé essentiel est aussi important que le patron
Il est le gardien de la valeur de l’entreprise. C’est ainsi qu’un expert décrit ce métier. Autant dire que ses missions sont particulièrement cruciales dans le contexte actuel.
Ce n’était pas le cas il y a vingt ans mais cette réalité est désormais incontournable : le directeur financier est présenté à juste titre comme le bras droit du patron. Certes, à mesure que les enjeux d’affaires sont devenus plus complexes, tous les membres du comité de direction ont vu leurs responsabilités augmenter. Toutefois, le cas du directeur administratif et financier (DAF) est un peu différent. Selon les chiffres de Randstad et Golden Bees, sa rémunération mensuelle brute s’élève à 7.625 euros par mois.
Gardien de la valeur de l’entreprise
Deux spécificités expliquent notamment ce positionnement stratégique. « D’une part, la DAF entretient la relation avec les investisseurs, les actionnaires, les banquierssouligne Anne-Claude Tessier, associée chez KPMG Advisory, à ce titre, il est le gardien de la valeur de l’entreprise. » Le deuxième facteur concerne la stratégie de fusions et acquisitions, où le CFO est directement impliqué : « Elle finance les opérations, évalue les risques et assure – en pratique – la coresponsabilité. La part des M&A s’est renforcée dans l’horizon des entreprises, tout comme le poids du CFO. »
Anne-Claude Tessier rappelle également que la DAF est également responsable de la performance extra-financière de l’entreprise, et joue ainsi un rôle clé dans la transformation durable et responsable des organisations.
Crise sanitaire
Certes, on parle beaucoup moins du Covid mais cela a eu pour effet notable de pérenniser l’importance du DAF. Explication de l’associé de KPMG Advisory : la crise sanitaire ayant amplifié les défis financiers et les problèmes de trésorerie de nombreuses entreprises, elle a menacé leur pérennité. Dans ce contexte, le rôle de la DAF était essentiel pour assurer la stabilité comptable et assurer la continuité des activités.
« Par ailleurs, la crise sanitaire a considérablement accéléré la digitalisation des entreprises pour assurer leur gestion à distance, y compris la refonte des processus administratifs, de paiements et de facturation.poursuit Anne-Claude Tessier, là aussi, le DAF a joué un rôle de premier plan. »
RH, informatique, RSE
Cette même crise a contribué à la montée en puissance d’autres profils au sein des organisations, comme le directeur RH, le DSI, voire le directeur RSE. Question : cette croissance aurait-elle pu se faire au détriment du directeur financier ? « Les enjeux liés à la RSE et aux systèmes d’information se sont considérablement accrus, mais cela ne se fait pas au détriment de la finance » répond Anne-Claude Tessier.
Et de citer une étude de KPMG qui montre que la collaboration des équipes RSE avec les directions financières pour la production des rapports ESG continue de progresser. « Il est essentiel de comprendre que des transformations de cette ampleur nécessitent une coopération, une transversalité entre les différentes fonctions de l’entreprise : c’est tout sauf un sujet de compétition entre services. »
Champ des possibles
Laquelle étude de KPMG souligne que l’IA va profondément bouleverser le monde de la finance, avec un champ des possibles très large actuellement exploré. Plusieurs cas d’usage concrets ont déjà été identifiés comme l’analyse dynamique des risques, l’automatisation des tâches administratives, la génération d’analyses pour un contrôle de gestion plus agile. « Les directions financières sont en constante transformation technologique depuis 20 ans »s’exclame Anne-Claude Tessier en conclusion.