Un crédit d’impôt pourrait bientôt être supprimé par le gouvernement. En conséquence, 4,5 millions de ménages paieront davantage d’impôts.
Aux yeux du fisc, être parent présente de nombreux avantages. En effet, avoir des enfants donne accès à de nombreuses mesures qui permettent de réduire le montant de l’impôt sur le revenu que doivent payer les contribuables. Par exemple, ajouter des enfants à charge à votre déclaration de revenus permet aux parents d’obtenir des demi-parts supplémentaires dans le calcul de leur quotient familial. Bref, plus une famille a d’enfants, moins elle paiera d’impôts.
De même, les parents peuvent bénéficier de plusieurs réductions d’impôts grâce à leurs enfants. C’est le cas des crédits d’impôt accordés pour les frais de garde d’enfants en crèche, pour l’emploi d’une nounou à domicile ou pour le placement d’enfants dans un centre de loisirs. Toutefois, un autre crédit d’impôt, utilisé par plus de 4,5 millions de familles, pourrait bien disparaître. C’est du moins ce que recommande le Conseil des retenues obligatoires (CPO), organisme rattaché à la Cour des comptes.
L’établissement recommande la suppression de la réduction d’impôt pour les frais de scolarité. Cet avantage fiscal est destiné aux parents dont les enfants sont inscrits au collège, au lycée ou dans un établissement d’enseignement supérieur (privé ou public). Le système permet aux familles de déduire des montants variables de leur impôt sur le revenu selon le niveau d’études : 61 euros pour un collégien, 153 euros pour un lycéen et 183 euros pour un étudiant.
Si le gouvernement, plongé en plein débat sur le projet de loi de finances pour 2025, devait prendre en compte les recommandations du CPO, comme le demandent certains amendements déposés par les députés, alors des millions de ménages seraient concernés par une augmentation indirecte de la consommation. frais. les impôts. Concrètement, une famille de trois enfants, un au collège, un autre au lycée et encore un autre à l’université, perdra une réduction d’impôt de 397 euros. Autant d’argent sur lequel le ménage sera potentiellement imposé l’année prochaine.
En effet, dans un récent rapport, le CPO considère la réduction d’impôt sur les frais de scolarité comme « inefficace et redondante par rapport aux autres aides existantes, comme l’allocation de rentrée scolaire (ARS) ou les bourses étudiantes ». Le CPO explique que ce dispositif a représenté « une dépense de 433 millions d’euros pour l’Etat », un montant très modeste comparé à d’autres dispositifs fiscaux, comme le crédit d’impôt pour emploi d’un salarié à domicile, qui a atteint 6,8 milliards.
L’une des principales critiques adressées à cette baisse d’impôt concerne son caractère injuste. Les statistiques du CPO révèlent une forte concentration des bénéficiaires parmi les ménages les plus riches. Cette disparité s’explique par la nature même du système, qui ne profite qu’aux ménages imposables. Les familles aux revenus modestes, souvent non imposables, se retrouvent mécaniquement exclues de cet avantage fiscal.