« C’est une très mauvaise idée », réagit l’eurodéputé Pierre Larrouturou, à propos du durcissement des conditions d’accès aux droits
La tête de liste du collectif « Changer l’Europe » réagit aux annonces faites mercredi par le gouvernement concernant l’assurance chômage.
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« C’est une très mauvaise idée », réagit mercredi 22 mai sur franceinfo Pierre Larrouturou, tête de liste du collectif « Changer l’Europe » aux élections européennes. L’eurodéputée sortante « Nouvelle Donne » a été interrogée sur les annonces faites par le gouvernement en matière d’assurance chômage.
Le ministère du Travail a confirmé mercredi vouloir « durcir » les conditions permettant l’ouverture des droits à l’assurance chômage dans le cadre de sa nouvelle réforme : il faut avoir travaillé huit mois au cours des 20 derniers mois, au lieu de six mois au cours des 24 derniers mois actuellement. Le Premier ministre dévoilera dimanche les contours de la nouvelle réforme de l’assurance chômage. Gabriel Attal a demandé à Catherine Vautrin, ministre du Travail, de consulter les partenaires sociaux sur les contours de la future réforme.
Pour expliquer son point de vue, Pierre Larrouturou prend l’exemple de l’Allemagne. « C’est ce que le pays a fait il y a 20 ans »il a dit. « Cela fonctionne d’un point de vue statistique car on peut rayer les gens mais, il tempère, Aujourd’hui, en Allemagne, six millions de personnes sont contraintes d’accepter des petits boulots.» Le candidat poursuit : « Ils ne sont donc pas au chômage mais ils ont un travail de 10 heures par semaine et ils ont en moyenne 538 euros par mois pour vivre. » Un constat « humainement dramatique » Et « D’un point de vue économique, ces six millions de personnes n’ont pas les moyens d’acheter des Mercedes et l’Allemagne sombre dans la récession. »
Sur le fait que le gouvernement pense qu’en réduisant les rémunérations on pousse au retour à l’emploi, Pierre Larrouturou n’est pas d’accord. Selon lui, un retour à l’emploi, « c’est seulement s’il y a des emplois de l’autre côté ».
Enfin, interrogé sur sa volonté d’une liste réunissant la gauche et l’écologie pour les élections européennes, il a répondu : « Nous avons tout fait pour tendre la main à Raphaël Glucksmann (socialiste) et Marie Toussaint (EELV), ils n’ont pas voulu nous prendre la main et nous le regrettons, même si nous avons un vrai projet sur les questions sociales et sur le climat.