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« C’est une énorme claque »… Comment expliquer le flop des sabreurs à qui l’on promettait pourtant l’or

Au Grand Palais,

Comme le Comité international olympique innove sans cesse, nous avons une petite proposition pour les prochains Jeux : supprimer les épreuves par équipes en escrime. Il reste encore quelques assauts, dimanche, avec le fleuret masculin, mais on en a déjà assez vu pour cette année. Ce ne fut que souffrance et désillusion. Même la médaille d’argent obtenue par Auriane Mallo-Breton et ses partenaires fut un long chemin de tristesse, avec cette défaite à mort subite en finale.

Alors oui, l’argent a contribué à panser notre petit coeur. Mais il a recommencé à faiblir avec le fleuret féminin (élimination en quart de finale) et l’épée masculine (quatrième). Et il a finalement cessé de battre (façon de parler, tout va bien, maman) après la chute des sabreurs ce samedi dans un Grand Palais médusé. La cerise sur le gâteau sur la Garonne.

« Nous étions attendus au tournant »

Avant les Jeux, les Françaises, numéro 1 mondiales, étaient déjà très attendues pour cette épreuve, avec une équipe performante, avec Sara Balzer, Manon Apithy-Brunet, Cécilia Berder et Sarah Noutcha. Que dire après le doublé individuel, avec l’or pour Apithy-Brunet et l’argent pour Balzer ? Les sabreuses, valeur sûre pour augmenter le palmarès de l’équipe de France, c’était écrit, on pouvait déjà faire la fête. Ce samedi, c’était l’or et rien d’autre. Ce ne sera rien.

« On attendait évidemment de nous de belles choses, oui tout le monde nous voyait avec la médaille d’or autour du cou après les résultats de Manon et Sara », confie Cécilia Berder, perdue dans ses pensées. « Mais on savait que ça allait être vraiment dur. Elles nous ont sauté à la gorge. » Et le résultat a été sans appel. Les Japonaises, troisièmes, ont décroché leur première médaille dans cette arme. A l’inverse, les Françaises, toujours finalistes par équipes ces dernières années, ont terminé quatrièmes pour la première fois. « C’est naze que ce soit ici », déplore Sara Balzer.

« Une escrime stressée »

Alors, à quel point ce statut de favori les a-t-il perturbés ? Quelques semaines avant les Jeux, toute l’équipe française, consciente que cela pouvait poser des difficultés, avait suivi un stage de team-building en Corse, pour tout mettre à nu : le stress, les inquiétudes, les peurs… Un mode de dialogue bénéfique, qui avait énormément soudé le groupe. Mais, le jour J est arrivé et toutes les appréhensions sont un peu remontées à la surface.

 » Les filles étaient stressées, nous expliquait Boladé Apithy, le mari de Manon Apithy-Brunet, après la demi-finale largement perdue contre la Corée du Sud. Il y avait beaucoup d’attente autour d’elles. En les regardant tirer, c’était une escrime stressante, car il ne faut pas perdre. Même quand elles descendent (sur la piste), elles ne sont pas très bien. On leur dit depuis longtemps tu vas gagner, tu vas gagner. Dans le sport de haut niveau, on peut travailler le mental, parfois le stress revient. Mais on ne peut pas dire qu’elles n’ont pas de mental, ce sont de grandes championnes. »

Dès leur entrée en lice, ce samedi face à l’Algérie, on a senti les Bleus tendus, presque paralysés par ce défi qui leur était lancé. « On n’a pas réussi à se dégager comme ont pu le faire les adversaires, a confirmé Balzer. Ils ont été très détendus, ils ont fait un très beau match. Pour nous, ce n’était pas notre meilleure escrime. Le contrat n’est pas du tout rempli, on termine sur un échec, c’est très très dur. C’est une énorme claque. On était vraiment là pour chercher l’or par équipes. »

« Ne pas survoler comme un individu »

La médaillée d’argent et sa compatriote, médaillée d’or en individuel, parlent toutes deux de cette « envie de bien faire ». Mais toutes deux, en particulier, n’ont pas été à la hauteur des attentes, avec plusieurs relais compliqués. On retiendra notamment d’Apithy-Brunet ce relais décisif face à la Coréenne où après avoir réalisé un 5-0 et laissé croire à une reManontada, la championne olympique s’est emmêlée le sabre pour finalement faire 5-5. Ou encore l’incapacité de Balzer à revenir au score en fin de match.

« Peut-être que les résultats individuels ont eu un impact négatif sur l’épreuve par équipes, mais on ne le saura jamais, explique Mathieu Gourdain, l’entraîneur de l’équipe de France. On n’a pas vu Saras et Manons voler comme elles l’ont fait en individuel. » Sinon, c’est sûr que l’or aurait été à la fin. Enfin, peut-être. Maintenant, on n’en est pas sûr.

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.

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