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« C’est un viol ! », de nouveaux messages de la plaignante révélés

Loin de clarifier la situation, après la publication partielle dans la presse argentine d’une conversation entre la plaignante et son amie, quelques heures après l’agression présumée, de nouveaux éléments de cet échange sèment la confusion, laissant planer le doute sur le consentement de la relation sexuelle entre la femme de 39 ans et les deux joueurs français.

Ce lundi, le procureur de la République décidera du maintien ou non en détention des rugbymen français Oscar Jegou et Hugo Auradou. Inculpés de viol collectif aggravé en Argentine, les deux joueurs sont actuellement toujours assignés à résidence, dans l’attente d’un verdict qui pourrait leur être favorable.

Un abandon total des charges est même espéré. « On se sent libre », a expliqué jeudi leur avocat, Rafael Cuneo Libarona, après cinq heures d’audience qui ont permis aux deux joueurs de donner leur version des faits. Les deux internationaux français maintiennent ce qu’ils ont toujours assuré. Selon eux, la relation sexuelle était consentie.

La divulgation d’audios entre la victime et un ami dans la presse argentine pourrait aller dans ce sens. Dans les colonnes du Parisien, la veille, Me Natacha Romano, l’avocate de la victime présumée, dénonçait une « manipulation ». « Il y a 23 messages vocaux au total et seulement quatre ou cinq ont été divulgués, dans le désordre et complètement sortis de leur contexte », s’insurgeait-elle auprès de nos confrères.

« Pourquoi ne pas diffuser ceux dans lesquels elle raconte comment Oscar (Jegou) entre dans la pièce et la viole ? », s’interroge-t-elle, étonnée que la partie adverse utilise des éléments apportés au dossier par l’accusation. Les messages vocaux relatant le récit du viol par la victime présumée ont été révélés ce dimanche matin par le quotidien L’Equipe.

« Ils m’ont violée »

La plaignante s’est entretenue avec son amie le 7 juillet, quelques heures après l’agression qui aurait eu lieu dans la nuit du 6 au 7 juillet à Mendoza, où la France venait de remporter le premier de ses trois matchs tests, et juste avant le dépôt de la plainte qui allait conduire à l’arrestation des deux joueurs français.

« C’est Natacha (son avocate) qui porte plainte. Et comme je ne peux pas bouger et que je suis couverte de bleus, elle va probablement m’emmener au parquet pour qu’ils prennent des photos de tout mon corps », décrit la plaignante à son amie. « Donc… oui, c’était un abus sexuel. Parce qu’un autre joueur est entré dans la pièce. Quand j’étais avec lui, un autre est entré dans la pièce et ils m’ont violée. Mais ne le dites à personne, s’il vous plaît. Je meurs de honte. »

« Oui, « boluda », bien sûr. Je ne le savais pas, répond son amie. C’est vraiment beaucoup. Que quelqu’un d’autre soit entré dans la pièce ! Et toi qui voulais partir (…) » « On accepte ou pas la violence dans une relation sexuelle, poursuit-elle en s’adressant à la victime présumée. Mais si tu lui disais que tu voulais partir et que le type te donne un coup de poing dans l’œil, t’attrape le cou, te frappe et que maintenant tu me dis qu’un autre type est entré dans la pièce sans ton consentement, alors que tu voulais partir… « Boluda », c’est un viol ! Ça ne sert à rien de tergiverser. »

Le parquet a encore quelques heures pour déterminer si les éléments retenus contre eux sont suffisants pour demander la détention préventive d’Oscar Jegou et Hugo Auradou. Les deux joueurs pourraient recouvrer leur liberté et rentrer en France tout en restant inculpés. Un scénario espéré par l’entourage des deux joueurs. Pour Me Romano, en revanche, la logique voudrait que les deux joueurs restent inculpés, et en Argentine.

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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