Stéphane et Corinne habitent une maison du quartier Mermoz. Il est situé sous le couloir aérien. Leur quotidien est rythmé par les grondements des avions.
Sur une planche à découper en bois usée, Stéphane hache calmement des échalotes, de l’ail et quelques carottes. Ce soir au menu, des choux chinois farcis. Comme chaque soir, les fenêtres de sa maison des années 50 du quartier Mermoz sont fermées.
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Ils constituent une barrière pour la famille contre le grondement incessant des avions qui survolent la maison. « Heureusement que l’ancien propriétaire a fait installer du double vitrage grâce à un fonds alloué par l’aéroport pour les personnes sous le couloir aérien. Certains soirs, cela ne suffit pas. Le bruit sourd des avions nous réveille », raconte cette assistante sociale.
Ce mardi « n’était pas un grand jour », a-t-il déclaré. Pourtant, en ce début de soirée, un avion coupe le ciel au-dessus de leur maison toutes les cinq minutes. Lui et son épouse Corinne ont acheté cette propriété en 2010 en connaissance de cause. « Nous savions que nous allions souffrir de la pollution de l’air. Cependant, nous ne pouvions pas nous permettre d’acheter ailleurs. Mais depuis la privatisation de l’aéroport, le nombre de vols a augmenté. C’est à cette période que nous avons rejoint le Collectif contre les nuisances aériennes de l’agglomération toulousaine (CCNAAT) », raconte Stéphane.
Corinne pensait naïvement qu’elle finirait par s’habituer au bruit. Les années ont passé. Sa tolérance à la pollution sonore a diminué. Le retour à la normale a été douloureux. « C’est un poison lent. Depuis cinq ou six ans, chaque matin, je suis réveillé par le passage d’un avion. Le pire, c’est au cœur de l’été, le nombre de vols est infernal », assure cet archiviste, ajoutant que « le sommeil n’est pas une mince affaire ».
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Durant la crise du Covid-19, le couple a retrouvé le plaisir du silence. Le retour à la normale a été douloureux. Stéphane ne demande pas la lune. « Juste une interdiction absolue des vols de nuit, sans aucune tolérance pour les retards », dit-il. Le quinquagénaire sait que dans la capitale aéronautique, la cohabitation peut exister.
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