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« C’est un jeu, une loterie, ça ramène de la gaîté dans une vie parfois morose » : 1.500 kilos de colis mystères se sont arrachés à Saran

Ce type d’opération est en augmentation. Samedi 30 mars, à Intermarché Saran, il y avait foule pour profiter de la vente de colis mystères. L’idée est de racheter, à l’aveugle, à bas prix, des colis perdus, mal adressés ou n’ayant jamais été récupérés. Le client ne sait donc pas ce qu’il achète. Le prix est basé sur le poids.

Ils les secouent, les palpent, les pèsent. Puis secouez-les à nouveau. Si seulement c’était un téléphone portable qui, tout emballé dans de la mousse, était caché dans ce petit carton… Ces clients aventureux tentent leur chance en achetant, à l’aveugle, des colis non livrés (perdus ou non réclamés), revendus au poids.

Les opérations de ce type se multiplient actuellement dans tout le pays. Avec toujours le même succès. Depuis 2022 et la loi anti-gaspi, les sites de e-commerce ne sont plus autorisés à détruire les colis non livrés. Une aubaine pour les entreprises spécialisées dans la revente, qui les achètent par palettes.

Colis perdus, vendus à l’aveugle, les clients paniquent place d’Arc, à Orléans

Au prix de 3 euros les 100 grammes

A l’image de Giani Stahl, commerçant indépendant basé en région parisienne, qui a organisé samedi 30 mars une grande braderie à l’entrée du centre commercial Intermarché Saran. C’est la première fois qu’il déballe ici sa montagne de colis. De 10 heures à 19 heures, ce sont 1 500 kilos de colis mystères, déchargés de toute l’Europe, qu’il compte vendre. Au prix de 3 euros les 100 grammes. L’homme est confiant :

« On parle beaucoup de ce concept à la télé en ce moment. C’est un jeu. Une loterie. Ça rappelle des souvenirs d’enfance. Ça amène un peu de joie dans une vie parfois morose. »

Des colis de toutes tailles, de toutes formes, de toutes origines.

Et Giani Stahl partage quelques anecdotes sur les ventes passées :

« Un client est tombé sur un moteur à panneau solaire. Il l’a vendu 300 euros ! Un autre a acheté deux paquets contenant deux… téléphones ! Je lui ai dit d’aller jouer au loto. »

Comme beaucoup, Maryvonne espère tomber sur un smartphone. Mais il a sa limite : « J’ai dit 20 euros dans ma tête. » Elle saisit deux petites boîtes qu’elle déplace successivement en posant son oreille contre elles : « Là, rien. Là, un petit quelque chose. Mais quoi, je ne sais pas. »

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prime Colis volés dans les boîtes aux lettres du quartier Dunois à Orléans

Une mamie sceptique

Une grand-mère accompagnée de son petit-fils est sceptique. Ne la prenez pas pour un lapin de trois semaines ! « Je crois que les revendeurs font passer les colis au détecteur et gardent ce qui est le plus intéressant. » Elle cède encore à quelques petits paquets et découvre, un peu déconcertée : une poudre pour récurer la cuisine (avec mode d’emploi en anglais !), des jumelles en mode camouflage (un jouet ?) et ce qu’elle croit être un anti-insectes.

Un couple repart les bras chargés : « On n’a jamais fait ça de notre vie. Mais on s’est levé ce matin, on a regardé ce qu’il y avait à faire ce week-end dans le coin, on a vu ça. Et voilà, on vient de retirer 130 euros ! On verra. » Derrière eux, un petit monsieur ne se fait pas d’illusion :

« Je ne crois pas au téléphone. Mais si je trouvais une chemise de créateur ou quelque chose pour faire plaisir aux enfants… »

Stéphanie, méthodique

Stéphanie et son amie sont méthodiques : « On opère d’abord à l’instinct, puis on triera à nouveau. On regarde l’origine, on scrute la forme, on écoute le bruit. Et on se dit que s’il y a quelque chose, la mousse veut dire là. » est quelque chose à protéger et donc potentiellement quelque chose de valeur. Ils y passent près d’une heure, avant de tout déballer dans la voiture.

Giani Stahl livre des colis tout au long de la journée.

De son côté, Lydie souhaite attendre d’être confortablement installée sur son canapé pour ouvrir les petits paquets qu’elle a achetés pour une trentaine d’euros. Lydia est raisonnable. Elle quitte le magasin, quand soudain… Le commerçant rapporte un chariot rempli de nouveaux colis. La cliente rit : « Je suis une joueuse », avoue-t-elle. « Heureusement, je ne vais pas au casino ! » Elle rouvre son portefeuille et récupère 58 euros. En partant, elle lâche : « Je ne te reverrai pas plus tard !

« Ce sera 167 euros »

« Le panier moyen tourne autour de 40 euros », estime la caissière. C’est sans compter sur Jennifer qui vient de construire une pyramide de colis à l’échelle devant elle. « Ce sera 167 euros », lui dit-elle. Jennifer n’est pas refroidie. Elle se lance dans ce jeu de « pêche à la ligne » pour adultes.

Des œufs de Pâques pour adultes, pour ainsi dire. Qu’ils ont secoué, secoué… Toute la journée sainte.

Blandine Lamorisse

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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