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« C’est un fiasco », « Netflix va le reconquérir ! », le casse-tête du stage de 2e année exaspère élèves, parents et professeurs

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A trois semaines du début de la période de stage obligatoire pour les étudiants de 2e année, au moins la moitié des concernés recherchent encore une entreprise ou une structure pour les accueillir. Annoncée par le Premier ministre Gabriel Attal à la rentrée, cette demande pédagogique s’est transformée en un véritable casse-tête pour les élèves et leurs parents, ainsi que pour les enseignants qui pourraient être appelés à accueillir des lycéens laissés pour compte, au milieu de la période des examens du baccalauréat.

Seuls 25% des lycéens ont trouvé un stage fin mai, soit trois semaines avant la date limite, assure franceinfo. Ils seraient entre 50% à 70% toujours sans solution selon les syndicats (SNES-FSU et SNPDEN) rapporte le Monde.

Ce stage obligatoire a été annoncé par Gabriel Attal en septembre, dans le but d’éviter aux lycéens des filières générales et technologiques de partir en vacances avant la fin de l’année scolaire. Elle doit être réalisée du 17 au 28 juin dans une entreprise, dans une association ou un service public.

Mais sept mois plus tard, cette demande s’est transformée en un véritable casse-tête pour les étudiants et leurs parents. « C’est un fiasco. On nous avait dit qu’il y aurait une grosse reprise au troisième mandat. Résultat, au moins la moitié des élèves sont toujours sans rien », fustige Grégoire Ensel, président de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE). ), interviewé par La dépêche. C’est le cas de Louisa, une lycéenne à Paris, qui « cherche encore » fin mai. « Je vais finir par faire un stage chez mon père au théâtre », confie-t-elle, un peu déçue, à l’AFP.

Ces difficultés sont encore plus prononcées dans les zones rurales et les zones d’éducation prioritaire, souligne Grégoire Ensel. Il dénonce une demande accélérant les inégalités. « Ceux qui ont une solution l’ont trouvée grâce au réseau professionnel ou aux amis de la famille, donc ceux dont les parents ont les contacts pour assurer un stage à leurs enfants », précise-t-il.

Un « sentiment d’abandon »

Cependant, la plupart des étudiants interrogés par la FCPE et qui sont toujours sans stage ont formulé de nombreuses demandes. « Ils ont multiplié les CV et les lettres, les familles ont joué le jeu, et elles n’ont reçu que des refus », regrette Grégoire Ensel. Les syndicats d’enseignants dénoncent un manque d’organisation de la part du ministère de l’Éducation nationale. Malgré une annonce à l’automne, la circulaire détaillant les conditions de ce stage n’a été publiée qu’en mars. Le marché du travail est également déjà saturé de stagiaires issus des secteurs professionnels.

Pour Grégoire Ensel, ce stage est une « absurdité pédagogique » : « Il ne correspond pas aux envies, aux projets d’orientation des étudiants. Il n’y a aucun suivi ni visite prévu pendant celui-ci ni aucune évaluation par la suite. Cela donne un sentiment d’abandon à tous les niveaux. On leur impose une contrainte qui ne sera même pas vérifiée ou évaluée, dans la seule année du lycée où ils n’en avaient pas.

Pas de professeurs pour accueillir les étudiants sans stage

Le gouvernement a mis en place une plateforme pour répondre au manque d’offres qui doit permettre d’accompagner et d’aider les 560 000 lycéens concernés dans leur recherche de stage. Mais selon Grégoire Ensel, le nombre d’offres sur la plateforme est bien trop insuffisant pour répondre à la demande.

Le ministère assure que les étudiants sans stage pourront retourner en classe. Mais les syndicats s’inquiètent du manque de personnel pour accueillir les lycéens laissés pour compte alors que les professeurs seront occupés à organiser les épreuves du baccalauréat. «C’est une illusion. Les établissements nous ont déjà fait savoir qu’ils n’auraient pas les moyens, matériels ou humains, d’accueillir des étudiants pendant cette période », critique Grégoire Ensel. Il poursuit : « Les étudiants qui n’ont toujours rien trouvé ont compris que ce stage intervient après le conseil de classe, qu’il n’y aura ni notes ni évaluation et que les établissements n’ont pas les moyens de les accueillir. Ils savent très bien qu’ils vont rester chez eux, donc Netflix veillera à ce qu’ils reconquièrent le troisième trimestre !

Le président de la FCPE n’est pas contre l’idée d’un stage au collège, mais à un autre moment de l’année. « Nous avons toujours demandé cette reprise du troisième trimestre, mais elle doit se faire au sein de l’établissement. Il faut construire quelque chose d’intelligent avec des moyens humains et financiers», estime Grégoire Ensel. La FCPE propose du temps dédié au projet d’orientation étudiant ou de nombreux stages pédagogiques pour les étudiants en difficulté, pour leur permettre de valider les compétences nécessaires avant de passer en Première. « Là on a des lycéens qui vont mettre des sodas dans les rayons gratuitement pendant 15 jours, on se demande à quoi ça sert ! »

Cammile Bussière

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