« C’est très mystérieux » : l’Ukraine se retire dans le Donbass mais envoie quand même des renforts à Koursk
Il faudrait être très malin pour savoir lire la stratégie de l’état-major ukrainien dans le Donbass… Depuis le début de l’année, la Russie attaque partout et l’Ukraine recule. La ville d’Avdiivka est tombée en février et l’exploitation de cette victoire a permis à l’armée russe d’être aujourd’hui aux portes de Pokrovsk, une ville stratégique plus à l’ouest. Au sud, la forteresse de Vuhledar, ville qui résiste depuis deux ans, est quasiment encerclée. Plus au nord, c’est celle de Chasiv Yar qui tient encore, mais pour combien de temps ?
» La dégradation de tout le sud de Donetsk devient visible à l’œil nu ! Ce ne sont plus de petites distances et tout cela avec une troupe peu mécanisée. Je suis franchement inquiet « , a écrit @Escorert sur X. » Les Ukrainiens abandonnent la dernière ligne de défense et se retirent ! » a-t-il encore dit à propos de la dernière ligne de fortifications devant Pokrovsk.
« La situation opérationnelle des forces armées ukrainiennes dans la direction sud de Donetsk se détériore. Dans les prochains jours, la Russie atteindra Kourakhove (30 km au sud de Pokrovsk) et l’Ukraine sera obligée de quitter Vuhledar, son principal bastion sur ce front « , a également estimé Clément Molin, du think tank Atum Mundi, ce week-end. Selon lui, la garnison ukrainienne a « maintenu grâce aux immeubles de grande hauteur « mais maintenant que la Russie a conquis » deux des trois hauteurs de la région (mine et usine), l’Ukraine devra quitter Vuhledar dans les prochains jours/semaines « La ville pourrait tomber dans les prochaines heures.
« Les perspectives sont sombres »
L’Ukraine recule donc et se retrouve acculée à certains endroits, comme à Pokrovsk. Mais dans le même temps, l’armée ukrainienne continue d’envoyer des renforts à Koursk, en Russie. Le plan est d’approfondir l’offensive vers Koursk ou du moins de montrer l’intention de le faire.continue @Escortert. Ils continuent de transférer des unités d’élite, aujourd’hui la 1ère Brigade Blindée… »
L’offensive ukrainienne vers Koursk, début août, a surpris de nombreux observateurs et continue de susciter des interrogations aujourd’hui. L’armée ukrainienne occupe environ 800 km² de territoire russe et une ville, Soudja. S’agit-il d’une diversion ? D’une prise de territoire en vue d’un futur échange ? D’une opération de capture de prisonniers ?
« Le stratège s’interroge : s’il est possible de tenter des coups de poker, on a vite vu que celui-ci n’avait pas fonctionné.écrit le général Olivier Kempf. Pourquoi persister pendant trois ou quatre semaines à expliquer que tout se déroule comme prévu, alors que l’échec semble évident ? La logique voudrait que les Ukrainiens organisent un retrait ordonné. Peut-être voudront-ils tenir jusqu’à l’automne pluvieux.. »
Pour cet observateur, « Les Ukrainiens semblent réduits à devoir régulièrement céder du terrain, des forces et des hommes, espérant traverser au mieux l’hiver et que 2025 leur apportera des renforts en hommes entraînés grâce à la mobilisation. Les perspectives sont sombres. »
« Faire quelque chose ailleurs » ?
La possibilité d’une surprise de la part de l’Ukraine demeure. Comme je ne crois plus qu’il soit possible pour l’Ukraine de progresser dans ce domaine de Soudja, j’en déduis que le but de tout ce cirque est de provoquer des transferts russes pour faire un geste ailleurs.@Escortert s’avance. Sinon, ils sont devenus fous à Kyiv : perdre le Donbass pour 800 km² ?»
Frapper ailleurs ? L’hypothèse est un rêve pour les partisans de l’Ukraine, qui imaginent l’armée russe attirée vers l’extrême nord et surprise par une attaque lancée contre la Crimée. Rien n’indique aujourd’hui le début d’une telle opération, mais ces derniers mois, la défense aérienne de la péninsule occupée a été très durement touchée et en partie neutralisée.
L’Ukraine a également mené des frappes contre des arsenaux ces dernières semaines, détruisant d’importants stocks d’armes et de munitions. Enfin, selon @Escortert, « Dans le Donbass, les retraites ukrainiennes semblent planifiées et se dérouler selon un schéma surprenant. L’état-major ne semble pas s’affoler et poursuit ses transferts vers Soudja sans broncher. C’est très mystérieux. Il faut être patient. »